Macron, la stratégie de la guerre éclair

Édito Bruno Jeudy

Plutôt que d'attendre d'être mis en minorité à l'automne sur le budget, le chef de l'Etat choisit de retourner au peuple en provoquant une dissolution-surprise. Il veut mener un Blitzkrieg en s'appuyant sur une partie de la droite.

Publié le 10-06-2024 par Bruno Jeudy

« Qu'est-ce que je dois faire le soir du 9 juin si le RN l'emporte largement ? » Emmanuel Macron avait interrogé ses conseillers et quelques anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy invités à dîner, le 30 avril, à l'Elysée. Autour de la table, personne n'avait osé poser sur la table le scénario de la dissolution. Le président de la République avait, en réalité, déjà en tête d'appuyer sur le bouton. Il va garder pour lui son choix. Entre temps, le chef de l'Etat a brouillé les pistes et caché son jeu. Y compris en expliquant à La Tribune Dimanche : « C'est l'élection de députés européens. La conclusion sera donc européenne. »

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Quarante jours plus tard, le chef de l'Etat a fait ses comptes : « Les représentants de l'extrême droite atteignent près de 40% des suffrages exprimés », déclare-t-il dimanche soir, dans une déclaration télévisée surprise. « L'extrême droite est à la fois l'appauvrissement des Français et le déclassement de notre pays. Je ne saurais donc, à l'issue de cette journée, faire comme si de rien n'était. » La conclusion est limpide : « J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale. »

En quelques mots, il vient d'ériger la lutte contre l'extrême droite en grande cause nationale. Un quitte ou double pour Emmanuel Macron qui lance contre toute attente son Blitzkrieg. Une guerre éclair de vingt-sept jour

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