Jouer la carte du « Made in France »

La PME Easybike ne compte pour l'instant que 60 salariés. Son siège social est au Bourget, en Seine-Saint-Denis, et son unité de production à Saint-Lô. Elle a cependant réalisé 14 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2013. En acquérant la marque Solex l'an dernier, elle s'est positionnée comme un des emblèmes du « Made in France », et a pour cette raison reçu le soutien du gouvernement.

Mais elle assemble ses vélos en Asie, et seuls 1500 d'entre eux ont été produits dans son usine de Saint-Lô, dans la Manche. Pour marquer sa volonté de relocaliser la production, l'acquisition de l'activité de Matra, qui produit 8000 vélos à Romorantin, est essentielle.

Stupeur chez Matra

Chez Matra à Romorantin, la nouvelle a été accueillie avec stupeur. En effet, Easybike envisage de transférer la chaîne de production dans son usine de Saint-Lô, et le bureau d'études au Bourget. Ce transfert ne permettrait qu'un maintien de 50 postes sur les 90 actuels dans l'activité de production de vélos électriques.

Même si la direction de Matra Manufacturing Services affirme que tous les contrats de travail seraient repris, l'incertitude planant sur 40 d'entre eux ne va pas manquer de peser sur les négociations. En attendant, Gregory Trebaol, PDG d'Easybike, prépare sa présentation aux salariés de Matra, et annonce avoir déjà commencé à préparer leur installation dans la Manche.