En Italie, 40 ans de lutte sanglante contre la mafia

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Au début des années 1980, la péninsule a déclaré une guerre totale au crime organisé. Un combat jamais tout à fait achevé et dont veut s’inspirer Éric Dupond-Moretti.

Publié le 28-04-2024 par Philippe Ridet

C'est une route jonchée de cadavres, de corps criblés de balles à l'arrière d'une Lancia officielle, déchiquetés dans des attentats à l'explosif, dissous à l'acide dans l'arrière-cour d'une ferme pouilleuse. C'est une route semée de martyrs : juges, policiers, journalistes trop curieux. Disons-le tout de suite, l'histoire de la lutte contre la mafia s'est écrite en lettres de sang avant de s'imprimer noir sur blanc dans le Code pénal.

Posons toute de suite cette prémisse : le crime organisé dans toutes ses déclinaisons - Costa nostra en Sicile, Camorra à Naples et dans ses environs, 'NDrangheta en Calabre, et Sacra corona unita dans les Pouilles - est constitutif de l'histoire italienne. Il en est sa face noire et violente. Né lui aussi au XIXe siècle, en même temps que la douloureuse unité du pays, sur les décombres des féodalités, il s'est structuré à l'image de cet État tout neuf, palliant parfois ses manques et gagnant la sympathie du petit peuple, se targuant de jouer le rôle d'amortisseur et d'ascenseur sociaux...

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Et maintenant ? Il faut remonter aux années 1980 pour voir l'Italie du boom économique, qui accède au rang de puissance européenne, se décider enfin à lutter pied à pied contre la mafia, considérée jusqu'alors comme une plaie congénitale, un chancre social dont quelques morts agrémentaient la chronique, un folklore mortifère. Soudain, les morts font tache dans le Bel Paese.

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