Pour un euro de plus

Comme l'on pouvait s'y attendre, l'homme d'affaire italien Andrea Bonomi a effectivement surenchéri sur l'offre de Gaillon Invest II, portée par le groupe chinois Fosun, avec le soutien d'Henri Giscard d'Estaing le Président du Club Med. Avec l'aide du fonds KKR qui devient un nouveau partenaire pour Global Resorts, avec GP Invests et la banque Lazard Frères, le magnat sud-africain des casinos Sol Kerzner, et Serge Trigano,  Andrea Bonomi propose donc de reprendre le Club Med au prix de 23 euros l'action. Ce nouveau prix d'achat valorise le groupe de tourisme français à 874 millions d'euros.

Cette offre est de deux euros supérieure à sa précédente offre, et d'un euro supérieur à celle de Fosun. Elle sera financée à hauteur de 512 millions par des fonds propres, et le reste par des crédits. Dans un contexte morose, où le tourisme souffre autant de la crise que de l'épidémie d'Ebola et du terrorisme international, et pour un groupe qui traverse lui-même de sérieuses difficultés, 23 euros par action est un montant très élevé, qu'il sera sans doute difficile de refuser.

Bonomi surenchérit en se renforçant au capital

Bonomi a toutefois surpris tout le monde par sa méthode. En effet, au lieu de se contenter d'apporter une offre écrite, le patron d'Investindustrial a racheté hors marché au prix de 23 euros des actions détenues les fonds Boussard & Gavaudan et Tyrus Capital. Il a donc ensuite annoncé à l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) avoir acquis 2164242 actions, portant ainsi sa participation au capital du Club Med à 15,93%, ce qui représente également 14,35% des droits de vote. Bonomi renforce donc ses positions et devient encore plus incontournable au sein des actionnaires actuels du Club Med.

En outre, si Fosun souhaitait encore surenchérir, Bonomi, même perdant, serait encore le grand gagnant de l'opération, en réalisant une plus-value spectaculaire sur le rachat par son adversaire des 5720681 actions qu'il détient aujourd'hui.

Suite à cette annonce, l'AMF n'a pu que constater qu'il s'agissait d'un relèvement automatique de l'offre, comme prévu dans son règlement, et suspendu la cotation du titre. L'AMF devrait faire prochainement connaître avec précisions les conséquences de relèvement.