L'Etat nationalise Areva TA

L'Etat nationalise Areva TA

Dans le cadre de la restructuration d'Areva et de la filière nucléaire française, l'Etat aurait pris la décision de nationaliser Areva TA, en raison de son caractère hautement stratégique.

Publié le 16-12-2015 par Guilhem Baier

Nationalisation en vue

 

Selon La Tribune, l'Etat aurait demandé à l'Agence des Participations de l'Etat (APE), à la DCNS, et au Commissariat à l'Energie Atomique et aux énergies alternatives (CEA) de prendre le contrôle d'Areva TA, la filiale à 83,5% du géant du nucléaire, spécialisée dans la conception et la production des réacteurs qui propulsent les sous-marins nucléaires français, le porte-avion Charles de Gaulle, et les réacteurs expérimentaux et de recherche. Autrefois connue sous le nom de Technicatome, Areva TA est l'héritière du département de construction des piles du CEA, qui avait contribué à la conception des premiers réacteurs français à eau pressurisée. Elle emploie 1500 collaborateurs, et réalise un chiffre d'affaires d'environ 354 millions d'euros.

L'APE reprendrait 50% du capital d'Areva TA à la maison mère, tandis que la DCNS augmenterait sa participation à 20% et que le CEA entrerait au capital à hauteur de 20% lui aussi, EDF conservant les 10% qu'elle détient déjà dans l'entreprise.

 

 

Une décision aussi rationnelle que raisonnable

 

Depuis de nombreuses années, autrement dit depuis les premières années du premier mandat de François Mitterrand, les nationalisations sont devenues plus que rares. Pour employer un euphémisme à l'heure où le gouvernement socialiste rationalise au contraire ses participations dans de nombreuses entreprises autrefois publiques, pour n'y conserver qu'un droit de regard ou une minorité de blocage lui permettant de peser sur les orientations stratégiques en fonction de l'intérêt général ou national.

Mais Areva TA s'avère justement une activité si stratégique, pour la défense française autant que pour la recherche fondamentale ou appliquée, qu'elle semble devoir être contrôlée par l'Etat lui seul, et échapper à la refonte de la filière nucléaire. D'autant que cette refonte passe par l'entrée au capital de partenaires étrangers, chinois, japonais, voire américains. En outre, si Areva se recentre désormais sur le seul secteur des activités liées au cycle du combustible, Areva TA n'aurait plus aucun lien avec les activités du groupe, puisqu'elle fabrique des réacteurs spécifiques. Dans de telles conditions, la seule issue logique, aussi rationnelle que raisonnable, était donc la nationalisation d'Areva TA.

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