CRISPR-Cas9 peut-il provoquer une catastrophe écologique ?

Algue, biotech marine,

L'édition du génome des moustiques est une solution étudiée pour éradiquer des maladies telles que le paludisme. Mais les scientifiques craignent que cette méthode échappe au contrôle et menace la biodiversité.

Publié le 21-02-2017 par Jean-Yves Paillé

Alors que les inquiétudes sur l'exploitation des méthodes d'édition du génome (CRISPR-Cas9, notamment) émanaient principalement des scientifiques, la CIA s'est également emparée du sujet. Dans un rapport déclassifié, elle prévient : les techniques de modification des gènes, « peu coûteuses », pourraient être exploitées pour créer « des agents chimiques [et donc servir au bioterrorisme, ndlr] et des changements génétiques héréditaires chez l'homme ». À ces craintes de l'organisme, les scientifiques ajoutent les aléas d'une utilisation maladroite de CRISPR pouvant être à l'origine du développement de graves maladies comme les cancers, ou encore le risque de franchir une barrière éthique avec des modifications de gènes dévolus à des améliorations des caractéristiques de l'homme. Mais ce qui inquiète plus particulièrement les chercheurs, c'est le « forçage » de gènes (gene drive) des moustiques.

« CRISPR modifie de manière efficace les populations de moustiques. Ils vont produire des nucléases en permanence [une enzyme qui catalyse la scission des acides nucléiques, ndlr]. En quelques générations, l'espèce pourra être complètement remplacée par la population modifiée. C'est un sujet brûlant », expose à La Tribune Carine Giovannangeli, directrice adjointe de l'institut Bases moléculaires et structurales du vivant. Pourquoi modifier les gènes des moustiques ? Pour éradiquer des maladies qui font des ravages comme la Dengue, et Zika et surtout le paludisme (429.000 morts par an, sel

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