En 2021, la France comptait plus de 1,8 million de travailleurs non salariés, hors
micro-entrepreneurs et secteur agricole, selon l'Insee. Qu'ils soient gérants
majoritaires de société ou entrepreneurs individuels classiques, leurs revenus
diffèrent énormément selon l'activité exercée mais aussi au sein d'un même secteur
d'activité, comme le montrent nos deux graphiques dynamiques.

Le nombre de non-salariés, hors micro-entrepreneurs et hors secteur agricole, a progressé
de 0,5% en 2021, à plus de 1,8 million, une population composée de deux catégories de
taille comparable : les gérants majoritaires de société et les entrepreneurs individuels
classiques.

Le revenu mensuel moyen de ces travailleurs non salariés que sont les gérants majoritaires
de société et les entrepreneurs individuels classiques s'élevait à 4.030 euros en 2021, en
hausse de 9,6% sur un an (il avait chuté de 5,8% en 2020 lors de la crise sanitaire). Il faut
préciser que cette moyenne prend en compte les 11,1% de non-salariés dont les revenus
sont nuls. Soulignons aussi que les entrepreneurs individuels gagnent en moyenne un peu
plus que les gérants de société : 4.180 euros contre 3.890 euros. 
Une des particularités du statut de non-salarié est qu'il concerne une population de
travailleurs très hétérogène, qu'il s'agisse de l'activité exercée, des diplômes, des
responsabilités... D'où, tout naturellement, des revenus très différents.

Le premier graphique présente le revenu mensuel moyen de nos travailleurs non salariés en
fonction de l'activité exercée. D'emblée, on note des écarts significatifs. Dans les services
aux particuliers (la restauration, les spectacles, la coiffure...), les revenus d'activité
plafonnent en moyenne à 1.750 euros par mois. A l'autre extrémité, dans la santé et l'action
sociale (médecins, dentistes, sages-femmes...), la moyenne des revenus grimpe à 6.030
euros. Selon la définition de l'Insee, 'le revenu d'activité est la rémunération issue de
l'activité non salariée, déduction faite des cotisations sociales payées dans l'année mais pas
des contributions sociales (CSG non déductible, CRDS)'. 

Pour une même activité, les écarts de revenus des non-salariés peuvent être très
importants

Le deuxième graphique permet d'appréhender la dispersion des revenus au sein de chaque
secteur d'activité. Concrètement, il illustre les écarts de revenus pour un même métier en
indiquant le revenu mensuel moyen du premier quartile (c'est-à-dire des 25% des non-
salariés qui touchent le moins), le revenu mensuel médian (50% des non-salariés touchent
moins, 50% touchent plus) et le revenu du troisième quartile (donc des 25% des non-salariés
qui touchent le plus).

Les amplitudes sont considérables. Dans la majorité des métiers, le revenu moyen du
troisième quartile est 3,5 fois plus élevé que celui du premier quartile (5.180 euros contre
1.510 euros). A noter que les revenus sont les plus concentrés dans les professions
paramédicales et sages-femmes (écart de 1 à 2, soit 4.950 euros contre 2.490 euros) et les
plus inégalitaires dans le commerce de détail hors magasin (écart de 1 à 6, soit 2.380 euros
contre 380 euros).

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