Un défi majeur

Comment se faire aimer des salariés d'une entreprise que l'on vient d'acquérir, en grignotant progressivement son capital sur les marchés boursiers, avant de lancer contre elle une OPA hostile, et qui lui a valu les inimitiés du personnel et surtout des fondateurs et dirigeants historiques ? C'est précisément le défi que doit désormais relever Vivendi face aux collaborateurs de l'éditeur de jeux sur smartphones, suite à la nomination d'un nouveau conseil d'administration.

Stéphane Roussel, administrateur de Vivendi et homme de confiance de Vincent Bolloré, s'est donc lancé hier dans une entreprise de séduction auprès des salariés de Gameloft. Le nouveau Président du Conseil d'Administration et Directeur Exécutif de Gameloft a adressé à tous ses nouveaux collaborateurs un courrier électronique dans lequel, selon nos confrères du Monde, il cherche tout d'abord à exposer sa vision de la collaboration entre le groupe français de médias et de divertissements et l'entreprise fondée par la fratrie Guillemot.

Une question de légitimité

Selon lui, les façons de collaborer sont nombreuses et diverses, mais elles tendent toutes à un seul et unique objectif, qu'ont révélé nos confrères du Monde en publiant le texte du courriel. « Nous avons l'intention de mobiliser notre expertise pour développer des franchises de Gameloft, de ses partenaires et de Vivendi, et de les déployer aussi largement que possible. Nous allons explorer comment nous pouvons créer de nouveaux formats mêlant contenu et publicité », explique Stéphane Roussel dans ce courrier électronique à l'attention des salariés de Gameloft. Tout cela, en bâtissant néanmoins un cadre favorable à l'épanouissement du « potentiel créatif » de Gameloft.

Stéphane Roussel saura-t-il convaincre des collaborateurs rétifs, mais résignés ? Rien n'est certain. Mais son expérience dans l'univers des jeux vidéo peut jouer en sa faveur. En effet, Stéphane Roussel a fait partie, pendant trois ans, du Comité Exécutif d'Activision-Blizzard, le leader mondial du secteur, autrefois propriété de Vivendi. Cette expérience lui donne donc, vis-à-vis des salariés, une forme de légitimité.