Vivendi s'alarme de la gestion de Telecom Italia

Vivendi s'alarme de la gestion de Telecom Italia

Ayant perdu le contrôle de l'opérateur à la suite de la dernière assemblée générale des actionnaires, Vivendi s'inquiète de la « gestion désastreuse » de Telecom Italia depuis la prise de pouvoir du fonds activiste Elliott.

Publié le 06-09-2018 par Laurent Baquista

Vives inquiétudes

 

Le groupe de médias et de divertissement français Vivendi a publié ce matin un communiqué de presse dans lequel il fait part de ses vives inquiétudes concernant la gestion de l'opérateur téléphonique transalpin Telecom Italia, dont il demeure le principal actionnaire. Vivendi s'est ainsi déclaré « profondément préoccupé par la gestion désastreuse » de Telecom Italia depuis que le fonds activiste Elliott a pris le pouvoir au sein du conseil d'administration du groupe.

Au printemps dernier, après une bataille épique de deux mois, le fonds Elliott a en effet ravi à Vivendi le pouvoir au sein du conseil d'administration, en faisant feu de tout bois pour rallier les votes à sa liste. Ainsi, bien que demeurant le principal actionnaire de Telecom Italia, puisqu'il détient en tout 24 % du capital de l'entreprise, Vivendi n'a plus le contrôle du groupe et s'en trouve fort marri. Fulvio Conti, le candidat soutenu par Elliott, a ainsi remplacé à la tête de l'entreprise l'homme fort de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, que Vincent Bolloré avait placé à la présidence lorsque son groupe était devenu l'actionnaire de référence.


Accusations lourdes

 

Vivendi, dans son communiqué de presse, s'alarme au sujet des performances boursières de Telecom Italia, qu'il juge « dramatiques », et plus encore à propos de la nouvelle gouvernance, qu'il estime purement et simplement « défaillante ». Selon lui, la nouvelle équipe dirigeante qui contrôle le conseil d'administration, autrement dit les hommes du fonds Elliott, est à l'origine de « dysfonctionnements nuisibles à la bonne marche et aux résultats » de Telecom Italia. Tout en ajoutant, afin de montrer que Vivendi n'est pas dans une posture de désengagement, que le groupe français reste « convaincu de l'important potentiel de développement » de l'opérateur historique italien.

Fulvio Conti, le président du conseil d'administration de Telecom Italia, a en retour estimé que les accusations et inquiétudes de Vivendi étaient « absurdes et infondées ». Selon lui, « depuis sa nomination, le conseil, dans sa totalité, a travaillé et travaille toujours à mettre en oeuvre le plan stratégique mis en place par Vivendi ».

Ces échanges peu amènes et ces tensions ravivées laissent présager une nouvelle guerre entre Vivendi et Elliott pour le contrôle du groupe transalpin.

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