Partenariat stratégique

Dans un communiqué commun paru lundi soir, l'enseigne de distribution de produits culturels et high-tech et le groupe français de médias et de divertissements ont annoncé avoir conclu « un partenariat stratégique » portant sur « la mise en valeur de contenus culturels dans une stratégie multicanale », sur une « coopération renforcée » dans les domaines du spectacle et de la billetterie à l'international, sur la fourniture d'un « accès privilégié » des clients à des services digitaux, et enfin sur le soutien à « l'accélération du développement à l'international de la Fnac, en particulier en Europe du Sud et en Afrique ».

15% du capital 

Mais ce partenariat passe avant tout par une entrée de Vivendi au capital de la Fnac. En effet, « Vivendi s'est engagé irrévocablement à souscrire à une augmentation de capital réservée d'un montant de 159 millions d'euros à un prix de 54 par action (soit le cours de clôture de Fnac le 8 avril dernier). À l'issue de l'augmentation de capital, Vivendi détiendra environ 15% du capital et des droits de vote de Fnac », précise le communiqué de presse commun aux deux groupes.

Cela permettra à Vivendi de disposer de deux postes au conseil d'administration du distributeur de biens culturels. Artemis, la holding de François Pinault, industriel breton comme Vincent Bolloré, demeurera l'actionnaire de référence de la Fnac, avec 33% du capital. De concert avec son compatriote, Vincent Bolloré appuiera aussi les initiatives de croissances externes d'Alexandre Bompard, de façon à éviter que ne se reproduisent des déconvenues semblables à l'échec du rachat de Darty.

L'empire du sens

Après avoir annoncé hier l'acquisition de Mediaset Premium, Vivendi poursuit donc ses emplettes de façon à renforcer à la fois sa stratégie de contenus et son ouverture vers l'Europe du Sud et l'Afrique. La prise du contrôle de Telecom Italia, les OPA hostiles sur Gameloft et Ubisoft, et ce nouveau partenariat capitalistique avec la Fnac, marquent les étapes majeures de la création progressive d'un empire des médias et des contenus culturels, par lequel Vincent Bolloré va peu à peu imposer sa marque dans un secteur encore trop peu marqué, en Europe du moins, par des logiques industrielles fortes.