Vivendi perturbe la gouvernance de Telecom Italia

Vivendi perturbe la gouvernance de Telecom Italia

Le patron de Telecom Italia va devoir quitter l'entreprise, pour cause de conflit avec son actionnaire principal, Vivendi.

Publié le 21-03-2016 par Laurent Baquista

Démission prochaine

 

Depuis que le groupe français de médias et de divertissements est devenu l'actionnaire principal de l'opérateur téléphonique italien, il se comporte beaucoup plus comme un partenaire industriel que comme un investisseur financier. Ce qui signifie que Vivendi cherche à peser sur les orientations du groupe italien de téléphonie, sur sa stratégie et sur sa gouvernance.

Après avoir obtenu 4 sièges au conseil d'administration de l'entreprise transalpine, empêché que sa participation ne soit diluée par une augmentation de capital par attribution d'actions, Vivendi fait preuve d'un interventionnisme de plus en plus intrusif, et incite peu à peu l'opérateur italien à adopter une stratégie qui s'accorde avec la sienne, autour du concept de convergence entre réseaux et contenus.

Dans ce contexte, les différends avec le Directeur général de Telecom Italia, Marco Patuano, se sont multipliés, jusqu'à ce que ce dernier fasse état ce week-end de sa prochaine démission. Un communiqué de presse paru ce matin a informé les marchés que le conseil d'administration avait entamé avec Marco Patuano des négociations afin de s'accorder sur « la fin consensuelle de ses fonctions ».

 

Des litiges importants

 

Les litiges avec le groupe de Vincent Bolloré sont de plus en plus nombreux. Tout d'abord, les représentants de Vivendi jugent insuffisants les efforts financiers prévus par Marco Patuano. Ce dernier a en effet prévu de dégager 600 millions d'euros d'économies d'ici à la fin de l'année 2018, mais Vivendi souhaiterait, selon le quotidien italien Il Sole 24 Ore, un milliard d'euros d'économies supplémentaires.

Par ailleurs, les représentants du groupe français souhaiteraient également que Telecom Italia cède sa filiale au Brésil, Tim Participaoes, alors que Marco Patuano y est hostile, notamment parce que le contexte économique brésilien ne permettrait pas de réaliser une plus-value substantielle.

Enfin, Vivendi s'est montré très critique vis-à-vis des résultats enregistrés par Telecom Italia, qui accuse cette année une perte légère de 72 millions d'euros, contre 1,35 milliard de bénéfice en 2014.

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