Vivendi obtient ce qu'il veut chez Telecom Italia

Vivendi obtient ce qu'il veut chez Telecom Italia

L'Assemblée Générale Extraordinaire des actionnaires de Telecom Italia a permis à Vivendi d'avoir gain de cause sur tous les sujets litigieux.

Publié le 16-12-2015 par Laurent Baquista

Finement joué

 

L'assemblée générale des actionnaires qui s'est tenue hier a permis d'accéder à la requête de Vivendi et d'attribuer au nouvel actionnaire principal de l'opérateur italien les quatre sièges qu'il demandait, ainsi que de bloquer le plan de conversion des titres d'épargne qui aurait affaibli sa position. Bien que plusieurs fonds d'investissement, minoritaires mais contrôlant néanmoins une part importante du capital de Telecom Italia s'y soient opposés, Vivendi a réussi à retourner en sa faveur l'Assemblée Générale Extraordinaire, en faisant preuve d'une grande habileté.

Tout d'abord, comme annoncé lundi, Vivendi s'est abstenu sur le plan de conversion des actions d'épargne en actions ordinaires. Représentant un volume global de 6 milliards d'euros, la conversion de ces titres aurait dilué dans une masse d'actions nouvelles celles que détient actuellement Vivendi, ce qui aurait eu pour conséquence immédiate d'affaiblir sa position en diminuant sa participation dans le capital ainsi artificiellement augmenté. Cette abstention a eu pour conséquence que la résolution n'a pu être adoptée qu'avec 62,5% des votes, soit moins de la majorité des deux tiers nécessaires à son adoption.

 

 

Vivendi prend la barre

 

Bien entendu, cet échec de la direction, qui signifiait un renforcement du pouvoir de Vivendi, a suscité la colère de nombreux actionnaires minoritaires, et notamment de certains fonds d'investissement dont le poids a été réduit par les prises de participation successives du groupe français de médias et de divertissements. Mais, pour être adoptée, la résolution portant sur l'élargissement à 17 membres au lieu de 13 du Conseil d'Administration de l'opérateur téléphonique italien ne nécessitait quant à elle qu'une majorité simple. Ayant réussi à convaincre certains actionnaires, Vivendi a ainsi obtenu 53% de votes favorables à sa requête. Quatre nouveaux administrateurs seront donc nommés, représentant tous l'actionnaire principal, le groupe contrôlé par Vincent Bolloré.

Désormais, Telecom Italia n'est plus, selon l'expression blessante employée hier par Arnaud de Puyfontaine, Président du Directoire de Vivendi, « un navire sans gouvernail ». Il a à sa barre quatre représentants de Vivendi, et peut aussi s'appuyer sur un cinquième soutien, Tarak Ben Ammar, le producteur tunisien, grand ami de l'homme d'affaires finistérien.

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