Une assemblée sur fond de crise

Dans un communiqué de presse publié ce matin, le groupe français de médias et de divertissements a dévoilé la liste de ses candidats aux fonctions d'administrateur de Telecom Italia, l'opérateur téléphonique historique en Italie. Cette liste sera soumise au vote des actionnaires réunis en assemblée générale ordinaire, le 4 mai 2018.

Cette assemblée générale permettra peut-être de régler démocratiquement, mais temporairement, la crise qui secoue Telecom Italia depuis le 22 mars dernier, date à laquelle le conseil d'administration a démissionné. Cette démission a été occasionnée par l'activisme virulent du fonds d'investissement Elliott, qui devrait lui aussi présenter une liste concurrente dans les prochains jours. Les candidats au poste d'administrateur ont jusqu'au 9 avril pour se déclarer.

Le fonds Elliott avait en effet vivement critiqué l'attitude de Vivendi et son mode de gestion de Telecom Italia, arguant que le groupe dirigé par Vincent Bolloré privilégiait ses intérêts et non ceux de Telecom Italia. Une accusation que l'ancien gouvernement italien avait également fait sienne.

Une liste d'apaisement

La constitution de cette liste montre que Vivendi veut couper court à ces allégations et donner de nombreux signes d'apaisement. En effet, la tête de liste est Amos Genish, actuel directeur général de Telecom Italia, issu du groupe Vivendi mais moins marqué qu'Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi. Ce dernier est ainsi relégué au deuxième rang et proposé comme président non exécutif de Telecom Italia.

En troisième place, autre signe d'apaisement, on trouve Franco Bernabè, proposé comme vice-président en charge des activités de sécurité. Franco Bernabè est une figure historique de Telecom Italia, dont il a été directeur général de 2008 à 2013, autrement dit avant que Vivendi ne rentre au capital de l'opérateur téléphonique italien, puis président exécutif.

Les sept autres candidats sont eux aussi moins « estampillés Vivendi », d'autant que cinq d'entre eux sont indépendants et deux seulement des représentants de Vivendi. Il s'agit de Frédéric Crépin et Stéphane Roussel, respectivement secrétaire général et directeur général en charge des opérations du groupe français de médias. Les cinq autres, qui eux sont indépendants, sont Marella Moretti, Michele Valensise, Giuseppina Capaldo, Anna Jones et Camilla Antonini.