OPA à succès

Vincent Bolloré semble vouloir disposer des pleins pouvoirs, pour transformer Canal+ à sa guise. Non content de détenir déjà 100% du Groupe Canal+, Vivendi avait il y a quelques mois annoncé le lancement pour cet été d'une offre publique d'achat (OPA) sur la Société d'Edition de Canal+, la SECP, le seul véhicule coté du Groupe Canal+.

Le groupe de médias et de divertissement dirigé par Vincent Bolloré détenait déjà 45,8% du capital de la SECP via la participation du Groupe Canal+ dans son capital. Mais il souhaitait récupérer le maximum de titres de façon à être le seul maître à bord. En outre, cette opération était également très intéressante pour de nombreux actionnaires minoritaires, freinés dans leur velléité de désengagement par le peu de transactions sur ce titre, ce qui ne leur offrait guère de possibilités de liquidité. En relevant en juillet dernier le prix par action à 8 euros, Vivendi avait fait une offre attractive, ce qui explique son succès. Désormais, Vivendi détient donc au moins 93,6% des titres de la SECP, et souhaite aller plus loin encore en prolongeant l'OPA.

Être seul maître à bord

En effet, Vivendi cherche à récupérer les 6,4% de titres restants. . L'OPA sera donc "réouverte pour une période d'au moins dix jours de bourse suivant un calendrier qui sera prochainement publié par l'Autorité de marchés financiers", a précisé le groupe de médias dans un communiqué de presse. Vivendi avait indiqué en mai dernier, lors de la première annonce d'OPA, que son objectif "ne consiste pas à mettre en oeuvre un retrait obligatoire des actions de SECP à l'issue de l'offre". Tout en précisant qu'il s'en réserverait le droit, si, à l'issue de la prolongation de l'OPA, il détenait plus de 95 % du capital.

Ce qui intéresse sans doute plus Vivendi et son patron, c'est avant tout d'être seul maître à bord de Canal+, pour pouvoir la transformer à sa guise : le remplacement de Rodolphe Belmer par Maxime Saada, la controverse autour des Guignols, les remaniements à l'antenne dans la tranche de programmes « en clair », sont les premiers éléments tangibles de cette reprise en main.