Vivendi, décevant mais offensif

Vivendi, décevant mais offensif

Vivendi vient de publier ses résultats pour le troisième trimestre 2015. Solides mais inférieurs aux prévisions, il vont permettre au groupe de continuer son offensive dans le secteur des médias et du divertissement.

Publié le 11-11-2015 par Laurent Baquista

Des résultats décevants

 

Sur un plan purement comptable, les résultats du groupe français de médias et de divertissements ne sont guère florissants pour le troisième trimestre. Le chiffre d'affaires consolidé de Vivendi atteint 2,520 milliards d'euros, en hausse de 4,5% en données brutes, et en légère baisse de 0,5% à taux de changes et périmètre constants. La baisse de l'euro par rapport au dollar et à la Livre sterling ont en effet profité au groupe, et notamment à sa filiale Universal Music Group, pour environ 100 millions d'euros.

Le résultat opérationnel courant baisse en revanche de 20,4%. Le résultat opérationnel ajusté (Ebitda), connaît un recul encore plus fort, avec 29,2%. Quant au résultat net part du groupe du troisième trimestre de l'exercice 2015, il se traduit par une perte de 201 millions d'euros. Même les flux de trésorerie générés par les activités du groupe régressent, en baisse de 20,6%.

A l'aune des neuf premiers mois, en revanche, le groupe demeure très solide, même si certaines tendances baissières demeurent : chiffre d'affaires en progression de 7%, résultat opérationnel courant en repli de 8,8%, Ebitda décroissant de 3,8%, et résultat net part du groupe en baisse, mais toujours bénéficiaire de 1,790 milliard d'euros, contre 2,752 milliards pour les trois premiers trimestres de 2014.

 

 

Une volonté d'investir encore plus

 

Mais ce n'est finalement pas ce qui retiendra l'attention des investisseurs et des analystes. Assis sur un trésor de guerre considérable depuis la revente de SFR, Vivendi focalise surtout l'attention en raison de sa politique d'investissements et de prises de participations. Petit à petit, Vincent Bolloré tisse sa toile et place ses pions, et il va poursuivre dans cette voie : « Dans son ambition de construire un groupe international de médias ainsi que de production et de distribution de contenus, Vivendi prévoit une période d'investissements potentiellement élevés de deux ans, en 2016 et 2017 », a déclaré le groupe dans un communiqué de presse.

Après avoir déboursé 3 milliards pour prendre 20% du capital de Telecom Italia, après avoir commencé à grignoter Ubisoft et Gameloft, où il s'est encore renforcé ces jours derniers malgré l'hostilité des fondateurs, Vivendi va également prendre 26% du capital de la nouvelle société issue de la fusion des sociétés de production et de diffusion de programmes pour la télévision que sont Banijay et Zodiack. Mais Vincent Bolloré et Arnaud de Puyfontaine ne comptent pas en rester là, et multiplieront les investissements à long terme, pour faire de Vivendi un véritable empire des médias.

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