Vinci Autoroutes renonce à se faire rembourser

Vinci Autoroutes renonce à se faire rembourser

Un jour à peine après avoir annoncé une mesure visant à forcer les automobilistes passés gratuitement aux péages lors des actions des « gilets jaunes » à payer, Vinci Autoroutes fait marche arrière.

Publié le 19-12-2018 par Guilhem Baier

Une fraude difficile à constater

 

Quelques heures à peine après avoir fait savoir qu'il comptait réclamer son dû aux automobilistes passés gratuitement aux péages français lors des opérations des « gilets jaunes » ces dernières semaines, Vinci Autoroutes recule et abandonne finalement l'idée d'envoyer des factures aux automobilistes concernés. Le pôle du groupe Vinci spécialisé dans la concession et l'exploitation d'infrastructures autoroutières a annoncé hier soir, mardi 18 décembre, qu'il renonce à réclamer l'argent perdu lors d'actions des « gilets jaunes ».

Trois facteurs majeurs expliquent cette décision : d'une part, Vinci Autoroutes doit faire face à des difficultés juridiques, avec des images de plaques d'immatriculation qui ne peuvent être conservées que 30 jours en cas de fraude, des fraudes qui sont justement difficiles à définir vu le contexte. De nombreux automobilistes sont en effet passés gratuitement aux péages non pas réellement par choix mais plutôt en étant poussés à le faire par les « gilets jaunes ».

 

Des politiciens outrés

 

D'autre part, la mesure annoncée en début de semaine par le premier opérateur d'autoroutes en concession sur le territoire européen lui aurait vraisemblablement coûté plus cher que ce qu'elle lui aurait effectivement rapporté. Ce sont plusieurs millions de plaques d'immatriculation que Vinci Autoroutes aurait dû tracer pour retrouver les automobilistes passés gratuitement et leur établir une facture exacte. Par ailleurs, des relances auraient sans doute été nécessaires pour un grand nombre d'automobilistes.

Enfin, le groupe dirigé par Sébastien Morant et Pierre Coppey a fait face à de nombreuses réactions négatives au moment de son annonce, qui ont pu également le convaincre de changer d'avis. De nombreux politiques, de tous bords, ont en effet dénoncé la décision de Vinci Autoroutes, avec des critiques et des mots plus ou moins forts.

En marge de cela, le péage de Bandol, géré par le pôle du groupe Vinci, a été victime d'un incendie dans la nuit de lundi à mardi. Cela porte à 15 le nombre total d'échangeurs et de plates-formes de péage de Vinci Autoroutes incendiés depuis le début des actions des « gilets jaunes ».

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