Vincent Lambert : quels enjeux juridiques et éthiques ?

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IDEE. Le débat autour de la décision d’arrêt des soins de M. Vincent Lambert a occulté des questions judiciaires et éthiques non moins importantes. Retour sur une situation complexe, qui fera jurisprudence. Par Valérie Depadt, Université Paris 13 – USPC et Emmanuel Hirsch, Université Paris-Saclay

Publié le 20-05-2019 par Valérie Depadt et Emmanuel Hirsch

Vendredi 10 mai 2019, le médecin du CHU du Reims en charge du suivi de M. Vincent Lambert a informé ses proches de sa décision d'arrêter ses traitements, et de mettre en place dans la semaine du 20 mai une sédation profonde et continue, jusqu'au décès.

Il ne s'agit pas ici de commenter une décision qui semble indiquer la conclusion prochaine des controverses qui se sont développées depuis 2013. Toutefois, il est important de se pencher sur ce cas particulier, car il semble justifier une évolution de la loi du 2 février 2016créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, dite loi « Claeys Leonetti ».

Un arrêt des soins prononcé à cinq reprises

Depuis le 29 septembre 2008, jour de l'accident de la route qui a provoqué les importantes lésions cérébrales ayant laissé M. Vincent Lambert dans un état neuro-végétatif jugé irréversible par ses médecins, l'arrêt des soins a été prononcé à cinq reprises. Autant de rebondissements qui mettent en lumière la complexité du processus décisionnel concernant des personnes en situation de handicap cérébral en « état d'éveil non-répondant ».

Depuis 2013, les membres de la famille de M. Vincent Lambert se livrent à une âpre bataille juridique quant à l'arrêt des soins. D'un côté la femme de M. Vincent Lambert (ainsi que sa sœur et l'un de ses neveux), qui est aussi sa tutrice légale depuis 2016, demande la sédation et l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation de son mari. Selon elle, avant son accident il avai

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