Une ville morte pour AIM

Une ville morte pour AIM

Villedieu-les-Poêles s'est mobilisée hier pour soutenir les salariés des Abattoirs Industriels de la Manche. Mais cela ne change rien à leur sort, de plus en plus inquiétant.

Publié le 05-03-2015 par Aglaë Derouen

Mobilisation hors normes


Hier après-midi, 1200 personnes ont défilé dans les rues de Villedieu-les-Poêles, et tous les commerces ont fermé, en signe de solidarité avec les salariés du groupe AIM, et en particulier ceux des sites manchois qui n'ont même plus de repreneurs potentiels, et dont la situation critique paraît de plus en inextricable. Partis à 300 de leur usine de Sainte-Cécile pour rejoindre Villedieu, les salariés d'AIM ont eu la surprise d'être accueillis par plus de 900 personnes, parmi lesquelles des élus locaux. « Je ne m'attendais pas à voir autant de monde », a déclaré, émue, la déléguée CGT des Abattoirs Industriels de la Manche, Aurélie Balleroy.

 

Inquiétude profonde

 

Mais cette formidable démonstration de soutien de la population ne parvient pas à dissiper les inquiétudes des salariés : « pour le moment, c'est le néant ! On ne sait rien ! Et il n'y a toujours pas de repreneur », avoue Aurélie Balleroy. En effet, si des offres de reprise partielles existent pour le site breton d'Antrain, le site de Sainte-Cécile a vu la seule offre de reprise déposée par Declomesnil être retirée immédiatement car les salariés de Sainte-Cécile bloquaient le site. Depuis, plus rien, sinon la grève qui se poursuit, et qui, selon la direction d'AIM, décourage les repreneurs potentiels.

 

Un dernier espoir ?

 

Il semblerait pourtant que, dans la plus grande discrétion, une offre de reprise se prépare. La direction, les salariés et les élus locaux évoquent tous une table ronde sur AIM qui se serait tenue la semaine dernière au Ministère de l'Agriculture, et à laquelle participait un important investisseur. Si l'espoir reste mince, chacun veut encore le conserver, comme le Sénateur Philippe Bas : « Il y a, je le crois, une offre de reprise qui n'est pas encore écrite et qui est en train de se formuler, et le mieux que l'on puisse faire pour servir l'avenir des abattoirs et des salariés c'est de respecter ce silence... Il n'est pas certain que ça aboutisse, mais donnons-nous toutes les chances que ça puisse marcher ».

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