Ukraine : vers un embargo européen sur le gaz russe ?

Ukraine: une portion de gazoduc en feu dans la region separatiste de louhansk

Après la reconnaissance par Vladimir Poutine des territoires indépendantistes du Donbass, en Ukraine, Berlin a décidé ce mardi de geler le mégaprojet de gazoduc Nord Stream 2. En brandissant l'arme économique, l'Union européenne espère ainsi faire reculer Moscou. Mais cette première sanction risque de ne pas suffire, et de nouvelles représailles pourraient suivre. Reste que les retombées promettent d'être lourdes, y compris dans le Vieux continent, qui reste largement englué dans le gaz russe. Décryptage.

Publié le 23-02-2022 par Marine Godelier

C'est une décision historique, qui pourrait influer lourdement sur les relations diplomatiques entre la Russie et l'Union européenne. Mais dont l'issue pose d'importantes questions stratégiques quant à la fourniture en gaz du Vieux continent, puisque Moscou reste le premier fournisseur des Vingt-Sept en ce combustible fossile, avec 40% des importations. D'autant que la flambée des prix de l'énergie, dont les cours atteignent des niveaux records depuis maintenant plusieurs mois, rendent le pari un peu plus risqué.

En effet, alors que la crise russo-ukrainienne a pris un tout nouveau tournant depuis la reconnaissance lundi soir par Vladimir Poutine des territoires indépendantistes du Donbass, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a décidé ce mardi de suspendre l'autorisation de fonctionnement du projet Nord Stream 2. Cette première sanction, qui touche le gazoduc exploité par le géant russe Gazprom et reliant l'Europe et la Russie, doit ainsi faire réagir le président russe afin qu'il recule militairement à Kiev.

« Il s'agit d'une sorte de moratoire, dans le but d'avertir Poutine que s'il va plus loin, Nord Stream 2 ne verra jamais le jour. Autrement dit, de faire en sorte qu'il y ait des intérêts économiques qui poussent pour la paix, en amenant les oligarques de Gazprom à tempérer certains proches du Kremlin », explique à La Tribune Thomas Pellerin-Carlin, chercheur à l'Institut Jacques Delors sur les questions de politique européenne de l'énergie.

Officiellement achevé en se

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités