Uber, le capitalisme dévoyé

Theresa may contre une interdiction d'uber

Quel est le système qui conduit Uber à afficher des pertes aussi catastrophiques ? Sur quoi fonctionne la course aux parts de marché de l'inventeur de l'ubérisation ? Analyse d'un anti-modèle. Par Frédéric Fréry, ESCP Europe

Publié le 18-02-2018 par Frédéric Fréry

Une entreprise privée peut-elle durablement exister alors qu'elle accumule des pertes abyssales ? Dans une économie de marché, les sociétés les plus rentables sont supposées prospérer, alors que celles qui se révèlent incapables de créer des richesses sont censées disparaître. Il existe pourtant une stupéfiante exception à cette logique : Uber.

Des investisseurs face à de prodigieux déficits

Avec une valorisation de près de 50 milliards de dollars, la plateforme californienne de location de voitures avec chauffeur est la plus grosse des licornes, ces fameuses startup non cotées en Bourse mais valorisées à plus d'un milliard. Aux États-Unis, sa part de marché est d'environ 70 %, alors qu'elle s'enorgueillit d'être présente dans plus de 630 villes dans le monde, avec plus d'un million et demi de chauffeurs et un cumul de plus de 1,5 milliard de courses.

Pourtant, Uber vient de publier ses résultats 2017, et comme ceux des années précédentes, ils sont absolument catastrophiques. Uber a subi une perte de 4,5 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires de 7,5 milliards. Sur les quatre dernières années, ses pertes cumulées avoisinent désormais les 10 milliards. Pourtant, cela n'a pas empêché le Japonais Softbank d'y investir en décembre dernier un peu plus de 10 nouveaux milliards, qui s'ajoutent aux 12 milliards déjà levés depuis la création de l'entreprise en 2009.

Parmi ses autres investisseurs, on compte notamment les banques Goldman Sachs et Morgan Stanley, le courtier Fi

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