Uber face à la fronde de ses chauffeurs

Uber face à la fronde de ses chauffeurs

Suite à l'annonce de baisse des prix de 20% faite par Uber France la semaine dernière, les chauffeurs VTC de la filiale française du géant californien se mobilisent et s'unissent pour constituer un syndicat.

Publié le 13-10-2015 par Bertrand Dampierre

Création d'un syndicat

 

La révolte est en train de gronder dans les rangs des chauffeurs d'Uber France. Depuis que la plateforme de mise en relation de voyageurs et de chauffeurs de VTC a décidé d'une offensive commerciale en abaissant ses tarifs de 20%, les chauffeurs protestent. Ils viennent de créer un syndicat pour fédérer leur mécontentement, le Syndicat des exploitants de transport de personnes et VTC, et commencent à mener des actions de protestations. Selon Mohammed Rabi, leur porte-parole, ce syndicat vise « à défendre les intérêts des chauffeurs VTC ». La première mobilisation a eu lieu ce matin devant le siège d'Uber France à Paris, et le mot d'ordre visait à manifester contre les tarifs nouveaux proposés par Uber, qui ne permettent plus aux chauffeurs de rentrer dans leurs frais.

 

 

 

Boycott d'Uber

 

Les chauffeurs veulent obtenir une revalorisation des tarifs, et, s'ils n'obtiennent pas satisfaction, ils menacent tout simplement de se livrer au boycott d'Uber France et de créer leur propre application. Bien qu'Uber ait expliqué que pendant les 6 prochaines semaines il prendrait à sa charge le maintien du chiffre d'affaires de ses chauffeurs, ces derniers estiment que la société les traite comme quantité négligeable alors qu'ils sont le coeur même de son business. Pierre Chartier, Secrétaire général de l'organisation résume ainsi le point de vue des chauffeurs : « Uber a décidé de baisser ses tarifs de 20 % sans jamais nous consulter. On veut qu'ils nous reçoivent pour revenir à des tarifs décents, c'est-à-dire pas soixante heures par semaine pour le smic, on veut un vrai partenariat avec Uber ».

 

 

 

Un partenariat équitable

 

Uber a pris acte de ce mécontentement, mais estime que l'afflux de demandes consécutif à la baisse des tarifs va permettre aux chauffeurs d'accroître leur chiffre d'affaires, et donc de ne pas travailler à perte. Il n'en reste pas moins que le prix minimal pour une course de moins de 3km est passé de 8 euros à 5 euros. La question est en fait plus celle de la juste rémunération d'un travail que celle du maintien d'un chiffre d'affaires, qui ne peut s'obtenir qu'en allongeant la durée du temps de travail.

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