Total se retire d'Iran

Total se retire d'Iran

Les menaces de sanctions économiques brandies par les États-Unis ont eu raison des ambitions iraniennes de Total, qui se retire du projet gazier de South Pars.

Publié le 21-08-2018 par Guilhem Baier

Total abandonne South Pars 11

 

Le géant pétrolier français a finalement jeté l'éponge en Iran, dans le gigantesque projet d'extension de la tranche 11 de South Pars, le plus grand gisement de gaz naturel au monde. Depuis le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et les menaces de lourdes sanctions financières que laisse planer l'administration Trump sur les entreprises qui commerceraient avec l'Iran, Total s'interrogeait sur l'opportunité de poursuivre dans ce projet.

Depuis plusieurs mois, avec le soutien des autorités françaises et européennes, Total SA tentait d'obtenir un « waiver », autrement dit une dérogation de l'administration Trump, pour pouvoir continuer à participer au développement de la phase 11 de South Pars, dont le géant français de l'énergie détenait 50,1 % du capital.

Malheureusement pour Total SA, ces négociations n'ont, comme attendu, pas débouché sur une issue positive. Par crainte de sanctions financières très lourdes, Total SA a donc fini par se retirer du projet, laissant ses deux partenaires, le groupe iranien Petropars et la compagnie chinoise CNPC, seuls dans l'aventure.

 

Qui va reprendre les parts de Total ?

 

Une question se pose toutefois, celle de la cession des parts détenues par Total SA dans Total South Pars 11. Le pétrolier français doit en effet céder ses parts à l'un de ses partenaires. Jusqu'à présent, CNPC, qui possède déjà 30 % du projet, était le mieux placé pour les reprendre. En effet, le gouvernement chinois a indiqué qu'il ne se plierait à aucune injonction ou sanction de Washington. Mais il semblerait que CNPC ne soit pas si bien disposé à reprendre les parts de Total dans leur intégralité. En effet, CNPC ne pourra plus compter sur des financements en provenance des Émirats arabes unis et de la Turquie, car Washington a réussi à y mettre un terme en faisant pression sur les deux États.

Petropars, l'autre partenaire iranien, pourrait également reprendre les parts de Total SA dans le projet. Mais, à ce compte, South Pars 11 deviendrait un projet iranien, et non plus international, ce qui interdirait l'usage de certaines technologies de forage ou d'exploitation, détenues par des entreprises étrangères et soumises aux sanctions américaines.

En attendant qu'une solution soit trouvée, Total reste donc avec ces actions sur les bras, sans pouvoir s'en défaire ni en tirer un quelconque profit.

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