Total rachète Direct Energie

Total rachète Direct Energie

Total annonce ce matin le rachat de 74,33 % de Direct Energie, et va donc devenir un concurrent redoutable pour EDF et Engie sur le marché de l'électricité et du gaz.

Publié le 18-04-2018 par Guilhem Baier

Une bombe dans l'énergie

 

Dans un communiqué de presse publié ce matin, Total SA a annoncé une opération qui fait l'effet d'une bombe sur le marché français de la fourniture d'énergies. En effet, le groupe pétrolier français, soucieux de poursuivre sa diversification hors du secteur pétrolier, a révélé la signature d'un accord avec les principaux actionnaires de Direct Energie, le troisième acteur de la distribution de gaz et d'électricité en France, après EDF et Engie.

Cet accord prévoit l'acquisition par Total SA de 74,33 % du capital de Direct Energie, sur la base d'un prix de 42 euros par action, soit une prime de 30 % par rapport au cours de bourse. Le conseil d'administration du fournisseur alternatif de gaz et d'électricité, réuni hier soir, a approuvé cette opération à l'unanimité et va recommander aux actionnaires d'apporter leurs titres à Total SA, dans le cadre de la seconde étape de cette opération. En effet, Total va désormais émettre une offre publique d'achat sur l'ensemble des titres restants, afin d'en acquérir le solde et de monter à 100 % du capital, sur les mêmes bases de prix, à savoir 42 euros l'action.


Se diversifier

 

Cette opération va permettre à Total de bénéficier d'une force de frappe commerciale plus importante, d'un portefeuille client déjà développé, et lui offrir donc enfin la possibilité de devenir un acteur majeur de la fourniture d'énergies, en se démarquant de ses positions historiques sur le marché du pétrole. Comme l'a souligné Patrick Pouyanné, président-directeur général de Total SA, « ce projet s'inscrit dans la stratégie du groupe d'intégration sur l'ensemble de la chaîne de valeur du gaz - électricité et de développement des énergies bas carbone ».

Bien entendu, cette opération reste soumise à l'approbation des autorités réglementaires. L'offre publique d'achat sur le solde des titres devra recevoir l'aval de l'Autorité des marchés financiers (AMF) et, sur le plan des règles de concurrence, la Commission européenne devra elle aussi donner son accord, en tant qu'autorité compétente pour l'approbation des opérations de concentration au sein d'un secteur.

L'opération, dont la première phase a coûté 1,4 milliard d'euros et dont l'intégralité représentera 1,9 milliard, sera réalisée entièrement grâce à des fonds disponibles dans la trésorerie du groupe pétrolier français.

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