Des pertes structurelles

Fin août, Chistophe de Margerie, alors PDG de la compagnie pétrolière française, avait sans détour annoncé les difficultés éprouvées par la branche raffinage de Total. Confrontée à des pertes structurelles excédant les 700 millions par an, la branche était devenue inadaptée, suite à la baisse régulière de la demande en pétrole, et parce qu'elle raffine essentiellement de l'essence dans un pays où la demande en gas oil est plus importante. Il était donc de venu nécessaire de procéder à de profondes restructurations.

Le décès tragique de Christophe de Margerie semblait avoir repoussé quelque peu la date de ces chantiers inéluctables. Mais ce n'était qu'une impression. En effet, Patrick Pouyanne, le successeur de « Moustache » à la tête du pétrolier français, a repris en main le dossier : « En France, deux de nos raffineries sur cinq perdent de l'argent, dont l'une lourdement. Nous réfléchissons à la transformation des activités pour avoir des sites durables », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Monde.

Reconvertir les sites et les employés, sans licencier

En 2009, le groupe exploitait 12 raffineries, toutes marques confondues. Il n'en reste déjà plus que 8, dont 5 exploités directement par Total : La Mède  dans les Bouches-du-Rhône, Donges en Loire-Atlantique, Feyzin dans le Rhône, Gonfreville-l'Orcher en Seine-Maritime et Grandpuits en Seine-et-Marne. Donges et La Mède sont en grandes difficultés, et il faudra se résoudre à les fermer rapidement.

Mais Total refuse de parler de fermeture et de licenciements, souhaitant plutôt reproduire sur ces sites les expériences de reconversion qu'elle a mené lors de l'arrêt de Carling ou de la Raffinerie des Flandres. Les deux sites avaient été reconvertis, soit en centre de formation aux métiers de la pétrochimie, soit en centre de production de résines d'hydrocarbures.