Le renoncement d'un sponsor de poids

Patrick Pouyanné, le président Total, avait évoqué lors de la dernière assemblée générale des actionnaires du groupe le 29 mai dernier 'des échanges très constructifs avec le comité d'organisation des Jeux olympiques' en vue d'une éventuelle implication de Total. Un enthousiasme qui n'a pas fait long feu puisque Le Monde a révélé mardi que l'entreprise pétrolière se retirerait du projet suite à une rencontre de son président avec Anne Hidalgo. Selon le quotidien du soir, la maire de Paris était depuis le début des discussions hostile au soutien de Total. Sans citer nommément le groupe, Anne Hidalgo avait en effet dès mars mis en garde Tony Estanguet, le président du comité d'organisation des JO, contre 'des entreprises dont l'activité aurait un lourd impact sur l'environnement' et rappelé 'l'engagement d'organiser des Jeux neutres en carbone, dans le respect de l'accord de Paris.'

Anne Hidalgo sous le feu des critiques

Pour le comité d'organisation, la course aux sponsors reprend avec la nécessité de combler un portefeuille de près de 1,2 milliards d'euros. La décision de Total, qui n'a pas encore été officialisée par le groupe, a provoqué une levée de bouclier non pas contre l'entreprise elle-même mais contre Anne Hidalgo, accusée de privilégier des intérêts électoraux. C'est notamment le cas de David Habib, député des Pyrénées-Atlantiques et membre du PS, qui a dénoncé sur Twitter 'l'hypocrisie absolue' de la maire de Paris, rappelant qu'elle utilisait par ailleurs 'du pétrole et du gaz pour construire ses routes, y faire circuler ses véhicules ou encore chauffer ses bâtiments.' Pour un acteur des JO cité par Le Monde, la maire de Paris n'a d'autres choix que de 'donner des gages aux écolos' arrivés en tête dans plusieurs arrondissements lors des élections européennes.