Thales Alenia Space : "Falcon Eye", un contrat d'envergure

La visite de François Hollande aux Etats-Unis n'aura pas suffi à tirer un trait définitif sur le contentieux autour du contrat "Falcon Eye" de satellites espions. Un contrat d'envergure, conclu en juillet dernier entre Thales Alenia Space et EADS (désormais Airbus Group) d'une part, et Abou Dhabi d'autre part. La signature a d'ailleurs rassemblé les 2 industriels français, le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyane, prince héritier du royaume et grand patron de la défense, ainsi que du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Remporté de justesse face à la concurrence de l'américain Lockheed Martin, ce contrat porte sur plus de 700 millions d'euros et consacre le grand retour de la France en matière d'armement, aux Emirats Arabes Unis (EAU).

Renégociation aux EAU (Thales Alenia Space)

Seul problème, mais de taille : certains composants électroniques des satellites sont fabriqués outre-Atlantique, et figurent sur la liste "ITAR" des autorités américaines de régulation. Leur exportation est donc soumise à l'autorisation de Washington, finalement décrochée lors de la visite d'Etat de François Hollande. Pour autant, cette réponse tardive de l'administration américaine est intervenue après l'expiration de la date de validité du contrat. Un nouveau round de négociations s'annonce alors, dans le domaine hautement concurrentiel du spatial et de la défense. Les Emiratis, réputés pour leurs talents de négociateurs, pourront ainsi exiger de nouvelles concessions, au grand dam de Thales Alenia Space comme d'Airbus Group.