Un médiateur surprise

Dans l'affaire qui oppose Vivendi et le groupe de médias de la famille Berlusconi, un nouvel élément inattendu pourrait débloquer une situation qui ne progressait pas et avait même tendance à s'envenimer. En effet, le producteur de cinéma Tarak Ben Ammar, membre du conseil d'administration de Vivendi, ami de Vincent Bolloré et du Condottiere, s'est déclaré prêt à faire office de médiateur entre les deux groupes.

L'un et l'autre se mènent en effet une guerre sans merci depuis que Vivendi, se sentant floué par la dépréciation de Mediaset Premium, avait décidé de remettre en cause l'accord de rachat de cette chaîne payante signé en avril 2016. Depuis lors, Vivendi avait mené une stratégie de grignotage, montant sans cesse au capital de Mediaset jusqu'à en détenir plus de 26 %.

Un dernier espoir

Hier après-midi, Tarak Ben Ammar a déclaré depuis Milan à la presse italienne : « s'ils veulent de moi, je suis toujours disposé à aider des amis, s'ils veulent s'en tenir aux avocats, alors ils n'ont pas besoin de moi ». Ami de longue date des deux hommes, le producteur pourrait donc être l'homme par qui la solution arrive.

En tous cas, son initiative arrive à point nommé, juste au moment où la justice italienne a demandé au groupe de médias et de divertissements français et à son homologue italien de conclure un accord à l'amiable, au moins dans les procédures pour diffamation que chacun a entamé contre l'autre. « J'espère qu'ils pourront mettre leurs émotions de côté et être rationnels. Les guerres ne sont pas propices aux entreprises », a souligné Tarak Ben Ammar, en rajoutant que, si l'industriel finistérien et l'ancien président du conseil italien ne se parlaient plus, « il ne faut jamais dire jamais ».