Spotify, le tonneau des Danaïdes du streaming

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Le leader mondial du streaming musical ne cesse de perdre de l'argent, malgré un chiffre d'affaires en constante progression.

Publié le 26-11-2014 par Laurent Baquista

Des pertes récurrentes, malgré une hausse du CA

 

Depuis que l'entreprise suédoise a commencé, en 2008, à distribuer de la musique en streaming sur Internet, elle n'a jamais enregistré de bénéfices. Bien que Spotify soit maintenant basée au Luxembourg afin de bénéficier des dispositifs d'optimisation fiscale du Grand Duché, elle continue même d'enregistrer des pertes. Pour 2013, celle-ci est moins élevée qu'en 2012, mais elle s'élève néanmoins à 57,8 millions d'euros. Pourtant, par rapport à 2012, le chiffre d'affaires de Spotify a progressé spectaculairement de 74%, et s'apprécie à 746,9 millions d'euros. Cette progression s'explique par la croissance du nombre d'abonnés payants, qui génère 91% des revenus, contre seulement 9% imputables à la publicité. Si l'on ne peut imputer les pertes à une faible croissance, ni à un mauvais modèle économique qui reposerait essentiellement sur des ressources publicitaires fluctuantes, à quoi les imputer alors ?

 

 

Les deux raisons du déficit

 

Spotify s'est fixé comme objectif de devenir une entreprise présente partout à l'international, et s'est donc lancée depuis son origine dans une politique expansionniste qui lui fait prendre place sur tous les marchés nationaux, et d'en devenir le leader. En 2013, Spotify s'est ainsi implanté dans 32 nouveaux pays, de sorte qu'elle est aujourd'hui présente dans 58 états parmi les plus industrialisés, notamment en Europe, en Amérique, et aussi en Asie. Le marché africain en revanche n'a pas encore été investi par Spotify, faute d'y trouver suffisamment d'abonnés potentiels pour une édition payante. La croissance internationale spectaculaire de Spotify est donc en premier lieu responsable de ces contreperformances.

En outre, pour compenser leur manque à gagner dû l'érosion du CD et de son industrie, Spotify se montre également généreux avec les auteurs et compositeurs. Les royalties qui leur sont versées, à eux-mêmes ou leurs ayant-droits, représentent 70% du chiffre d'affaires. C'est donc la seconde raison qui explique l'absence de bénéfices chez le leader incontesté du marché. 

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