Soupçons de fraude avec IBM : le siège de la SNCF perquisitionné

Soupçons de fraude avec IBM : le siège de la SNCF perquisitionné

Plusieurs sites de la SNCF, dont son siège social à Saint Denis, ont fait l'objet de perquisitions mardi matin dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet national financier. Les autorités soupçonnent la compagnie ferroviaire de marchés truqués avec le géant américain de l'informatique IBM.

Publié le 06-06-2019 par Esther Buitekant

Une perte de 150 millions d'euros pour la SNCF


C'est le journal Le Parisien qui a la premier révélé la tenue de ces perquisitions, menées par les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales. Outre le siège de la SNCF, dirigée par Guillaume Peppy, d'autres sites de l'entreprise publique ont été perquisitionnés, notamment la direction des achats située à Lyon. Les enquêteurs s'intéressent de très près à des marchés publics remportés par IBM dans les années 2010. La SNCF est soupçonnée, via Stelsa, une filiale créée pour l'occasion, d'avoir contourné les règles d'appels d'offres pour favoriser l'entreprise américaine. Selon Le Parisien, ces marchés truqués auraient fait perdre la somme colossale de 150 millions d'euros à la SNCF. Un porte-parole du groupe a déclaré à l'AFP que tous les marchés étaient en règles et avaient été contrôlés 'de manière indépendante [...] par la mission de contrôle de Bercy à laquelle est assujettie la SNCF et en interne par notre service de qualité et de contrôle des marchés.'


Un salarié à l'origine de l'enquête


Les affirmations de la SNCF ont pourtant été contredites dès 2012 par Denis Breteau, employé de la direction des achats. Ce dernier avait à l'époque déposé une première plainte, rapidement classée sans suite, pour dénoncer des irrégularités. Le salarié avait toutefois réitéré ses accusations en déposant une nouvelle plainte en 2013, menant au lancement d'une enquête préliminaire par le parquet national financier en 2017. Licencié fin 2018, Denis Breteau a obtenu gain de cause aux prud'hommes qui ont reconnu son statut de lanceur d'alerte et condamné la SNCF à le réintégrer. Une décision dont l'entreprise publique a immédiatement fait appel.

 

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