Soupçons de fraude autour d'Airbus, une enquête ouverte en France

Soupçons de fraude autour d'Airbus, une enquête ouverte en France

Déjà inquiété par la justice britannique, le constructeur aéronautique Airbus est désormais visé par une enquête préliminaire en France, toujours autour de soupçons de fraude et de corruption.

Publié le 17-03-2017 par Bertrand Dampierre

La suite de l'enquête lancée au Royaume-Uni

 

Les jours s'enchaînent et ne se ressemblent pas pour le constructeur aéronautique européen. Alors qu'Airbus présentait ce 16 mars le tout premier satellite 100 % électrique au monde, avec un lancement prévu le 25 avril prochain, la fin de journée du groupe a été entachée par une affaire venue du Royaume-Uni et ayant désormais des répercussions dans l'Hexagone. Ainsi, ce jeudi, le consortium européen Airbus a annoncé, dans un communiqué, faire l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier en France concernant « des soupçons de fraude et de corruption dans les activités d'aviation civile » au Royaume-Uni. Outre-Manche, une enquête du Serious Fraud Office (SFO) est en cours à ce sujet depuis août, s'intéressant à des allégations de fraude, de pots-de-vin et de corruption dans le secteur de l'aviation civile d'Airbus Group. Tout avait commencé à la découverte d'irrégularités concernant des consultants tiers, pour la vente à l'export d'avions civils.

 

Une obligation de communiquer sur le sujet

 

Dans cette enquête, le parquet national financier travaille désormais en collaboration étroite avec le SFO. De son côté, la compagnie Airbus a assuré qu'elle « coopérera pleinement avec ces deux organismes » judiciaires, anglais et français. Le groupe européen dirigé par Thomas Williams s'est vu obligé de communiquer hier sur le sujet, en raison d'impacts possibles sur les marchés financiers, a précisé une source judiciaire auprès de l'AFP. Un porte-parole du constructeur aéronautique a annoncé qu'aucune information supplémentaire ne serait rendue publique avant l'aboutissement de l'enquête. En vertu d'une législation de 2006, les entreprises demandant des aides à l'export au Royaume-Uni ont le devoir d'identifier tous les intermédiaires impliqués dans les négociations du contrat et de fournir la liste des sommes payées. Depuis la mise en lumière des soupçons de fraude et de corruption, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont décidé de suspendre les crédits à l'exportation accordés à Airbus.

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