SNCF a-t-elle voulu manipuler l'enquête sur la catastrophe de Brétigny?

SNCF a-t-elle voulu manipuler l'enquête sur la catastrophe de Brétigny?

Le Canard Enchaîné jette le doute sur le comportement de SNCF dans le déroulement de l'enquête judiciaire sur la catastrophe de Brétigny-sur-Orge.

Publié le 27-01-2016 par Bertrand Dampierre

Révélations fracassantes

 

Selon le Canard Enchaîné de ce mercredi 27 janvier, SNCF aurait voulu manipuler l'enquête sur la catastrophe de Brétigny. L'hebdomadaire révèle un double discours des cadres, et surtout que certains cheminots auraient été briefés par le service juridique de la compagnie ferroviaire avant d'être entendus par la justice.

En juillet 2013, un train reliant Paris à Limoges déraille en gare de Brétigny-sur-Orge, et fait 7 morts, et de nombreux blessés. Ce déraillement a été attribué à la défectuosité d'une éclisse, pièce présente dans les aiguillages. Celle-ci était fissurée, et plusieurs de ses boulons endommagés, mais la fissure en question n'avait pas été détectée lors des tournées d'inspection et de maintenance du réseau. Tous les rapports d'expertise demandés lors de l'enquête avaient donc conclu à un défaut de maintenance sur les voies, lorsqu'il s'était agi de déterminer l'origine précise de l'accident.

 

 

SNCF se défend

 

Selon l'hebdomadaire satirique, coutumier des révélations dans les affaires judiciaires en raison de sa capacité à accéder à des pièces pourtant protégées par le secret de l'instruction, les dirigeants de la compagnie ferroviaire française auraient été placés sur écoute par la justice, et les résultats de ses écoutes judiciaires révéleraient un double langage de leur part. Dans une conversation interceptée, un cadre de la compagnie nationale de chemins de fer aurait ainsi déclaré « Brétigny, c'est des crevards. Faut tous les foutre dehors ! ». Mais devant les juges, il assurait ne pas savoir si les travaux de maintenance avaient ou non été correctement effectués.

Par ailleurs, le Canard révèle également que les trois cheminots entendus comme témoins assistés dans l'affaire auraient préalablement été briefés par le service juridique. La direction de la SNCF a réagi avant la publication du journal sur ce point, expliquant dans un communiqué que la direction juridique « défend et accompagne ses salariés lorsqu'ils sont mis en cause dans l'exercice de leur fonction. C'est le cas pour l'instruction concernant l'accident de Brétigny. Les salariés auditionnés par les juges sont totalement libres de leurs propos ».

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