Smart passe aux 39 heures

Smart passe au 39 heures

À partir d'aujourd'hui, les salariés de l'usine Smart de Hambach, en Moselle, vont commencer à travailler 39 heures par semaine, payées 37.

Publié le 02-10-2016 par Bertrand Dampierre

Mise en place de l'accord

 

Après des mois de discussions, des consultations des salariés, des négociations avec les syndicats, pour aboutir finalement à la signature d'un accord, les salariés de l'usine Smart de Hambach vont enfin commencer, ce lundi, à travailler 39 heures par semaine, payées sur la base de 37 heures. Cette décision avait été prise par la direction du constructeur de petites citadines afin de préserver l'emploi et de garantir la pérennité du site. Selon l'accord, initialement approuvé par 56 % des salariés, cette situation exceptionnelle devrait durer seulement deux années pleines, le temps de permettre à la filiale de Daimler-Benz de devenir compétitive.

Ces mesures draconiennes ne s'appliqueront, à partir d'aujourd'hui, qu'aux ouvriers. Les cadres et employés ne seront soumis à ce régime d'exception qu'à compter du 1er janvier 2017. Cette inégalité devrait, elle aussi, faire grincer les dents des ouvriers, qui, dans leur ensemble, n'étaient pas du tout favorables à l'adoption de cet accord, que les cadres voyaient plutôt d'un bon oeil.

 

Des ouvriers réticents

 

C'est d'ailleurs sur la base de ce clivage entre cadres et employés d'un côté, et ouvriers de l'autre, que la CGT et la CFDT, qui, à elles deux, avaient recueilli 53 % des suffrages aux élections professionnelles, avaient décidé de mettre leur veto au projet. Veto que la direction avait contourné en négociant individuellement, par le biais d'un avenant au contrat de travail proposé directement à chaque salarié. Du côté des deux centrales syndicales, et de plus de 60 % des ouvriers, c'est donc avec de fortes réticences que l'on va devoir accepter cette décision, qui leur semble arrachée de force. En outre, dans la mesure où Smart ne traversait nullement une période critique durant ces dernières années, ces mesures ne leur paraissent pas vraiment justifiées. Il est vrai que la direction elle-même présente encore aujourd'hui cette mesure comme « une orientation générale prise par le groupe dans un souci de compétitivité et à titre de prévention face aux retournements possibles du marché de l'automobile ».

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