"Si la France avait autant d'ETI que l'Allemagne..."

FREDERIC COIRIER

Frédéric Coirier, co-président du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti), se félicite de la disparition de l'ISF sur les actions et explique en quoi la French Fab peut aider à développer les entreprises de taille intermédiaire.

Publié le 25-10-2017 par Propos recueillis par Erick Haehnsen

LA TRIBUNE - Que représentent les entreprises de taille intermédiaire pour l'économie française (ETI) ?

FRÉDÉRIC COIRIER - On compte près de 5.000 ETI en France contre 13.000 en Allemagne et autour de 10.000 au Royaume-Uni ainsi qu'en Italie. En fait, 40% des ETI exercent dans l'industrie. Elles sont donc d'une importance stratégique dans le cadre d'une refonte de notre politique industrielle. Elles ne sont pas très nombreuses mais elles pèsent 39% de notre PIB, près d'un tiers de nos exportations. De 2009 à 2016, elles ont créé 130.000 emplois. Leur impact économique est donc très important. Par ailleurs, deux tiers d'entre elles irriguent nos régions et contribuent à la stabilisation de l'économie des territoires. Au Danemark, en Suisse ou en Allemagne, il n'y a pas une ville, petite ou moyenne, sans ETI. Si la France avait autant d'ETI qu'en Allemagne, il y a longtemps qu'on n'aurait plus le même niveau de chômage. On ne peut pas réindustrialiser la France sans elles. Il faut amener notre économie à renforcer leur nombre et à faire en sorte qu'elles grandissent à l'international.

Comment pourrait-on augmenter le nombre d'ETI ?

D'abord en améliorant la fiscalité du capital. Il ne s'agit pas de transformer la France en paradis fiscal. Chaque ETI est le fruit du travail d'une, de deux ou parfois de trois générations. Ce qui réclame un actionnariat très stable sur un temps long. Il faut alors garder et, parfois, transmettre les actions au sein des familles ou des cadres qui ve

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