Prévenir les litiges

Même si le rachat de SFR par Numericable pose moins de problèmes de concurrence que son rachat par Bouygues Telecom, il n'est pas cependant exempt de tout problème. C'est pour cette raison que les sages de la rue de l'Echelle ont multiplié ces dernières semaines les audiences et les réunions de travail, recevant ainsi non seulement les dirigeants des deux groupes, mais aussi tous leurs concurrents.

Un certain nombre de points litigieux ont ainsi pu être mis en évidence, sur lesquels l'Autorité de la Concurrence a demandé à Numericable de s'engager, sous peine de sanctions en cas de non-respect de ces engagements. Ils sont au nombre de quatre, en plus de la question des prix, et doivent tous prévenir d'éventuelles situations de distorsion de concurrence.

Des engagements à respecter

Tout d'abord, Numericable devra procéder à la cession de ses actifs dans les départements français de l'Océan Indien, Outre-Mer Telecom. En effet, La fusion des deux groupes et de leurs filiales locales conduirait le nouvel ensemble à détenir 66% des parts de marchés à la Réunion, et 90% à Mayotte.

Ensuite, Numericable a cablé suffisamment d'immeubles pour représenter un marché potentiel de 8 millions d'abonnés au très haut débit, alors qu'elle n'a que deux millions de clients. Numericable devra donc ouvrir temporairement son réseau à ses concurrents, et, inversement, honorer également les engagements de construction d'un réseau fibré prix avec les autres opérateurs, notamment Bouygues Telecom.

Enfin, dans le domaine de l'offre de contenus, notamment télévisuel, Numericable doit aussi s'engager à ne pas favoriser indûment Vivendi, qui détiendra 20% du nouveau groupe. Pour cela, l'Autorité a demandé à Numericable de ne pas diffuser à Vivendi des informations susceptibles de fausser la concurrence.