Echange pas très standard

C'est à une forme d'échange standard que le secteur de l'industrie pharmaceutique vient d'assister aujourd'hui. Le géant français du médicament, Sanofi, vient en effet de céder sa filiale de santé animale à Boehringer Ingelheim. Cette filiale, nommée Merial, d'une valeur estimée à 11,4 milliards d'euros, va donc rejoindre le giron du laboratoire allemand. En échange, Boehringer Ingelheim cédera à Sanofi son activité de santé grand public, valorisée quant à elle à 6,7 milliards d'euros. A titre de compensation, le laboratoire allemand versera 4,7 milliards à Sanofi. Cette transaction va permettre à Sanofi de devenir le leader mondial de la santé grand public, pesant ainsi un peu plus de 5 milliards d'euros dans le secteur, et presque 5% de parts de marché.

Sanofi était déjà très actif sur les segments des antiallergiques, des antispasmodiques et des antalgiques, avec le célèbre Doliprane. Mais il va pouvoir désormais se renforcer dans ces domaines, et acquérir aussi une taille mondiale sur les antitussifs et les médicaments de confort contre le rhume.

Une nouvelle dimension pour Sanofi

Cette acquisition va conduire Sanofi à se réorganiser autour de nouveaux pôles de recherche et de production, situés dans des pays où il était jusque-là moins présent, comme l'Allemagne, voire presque absent, comme le Japon. Elle est aussi un excellent moyen de renforcer son implantation en Amérique du Nord et Amérique latine.

Inversement, Boehringer Ingelheim va se franciser considérablement, son activité de santé animale se recentrant désormais sur Merial, en donc sur Lyon où la firme avait établi son camp de base. Selon les deux groupes, les activités commerciales, de production et de recherche et développement lyonnaises seront conservées. Ce qui n'empêche pas les syndicats de Sanofi d'être inquiets pour l'emploi des 600 personnes qui composent le siège social de Mérial à Lyon, surtout pour celles qui exercent des fonctions transverses ou des fonctions support.