Sanofi refuse d'indemniser les victimes de la Dépakine

Sanofi refuse d'indemniser les victimes de la Dépakine

Le laboratoire pharmaceutique considère n'être pas le seul responsable du scandale sanitaire de la Dépakine et refuse d'assumer l'indemnisation des victimes, enjoignant l'État à prendre ses responsabilités.

Publié le 18-01-2019 par Esther Buitekant

Un médicament et des milliers de victimes


La Dépakine est un anticonvulsivant dont les effets tératogènes pour le foetus sont connus depuis les années 1980. Il a pourtant fallu attendre 2010 pour que les risques soient expressément mentionnés sur la notice destinée aux patients. L'ANSM  (Agence nationale de sécurité du médicament) estime aujourd'hui que le valproate de sodium, principe actif de la Dépakine et ses dérivés, a causé des malformations chez 2150 à 4100 enfants et des troubles neurologiques et du développement, notamment des troubles autistiques, chez 16.600 à 30.400 enfants.


Sanofi rejette la responsabilité sur les autorités de santé


Sanofi considère que compte tenu des refus répétés des autorités de santé de mentionner les risques pour le foetus « pouvant être liés à la prescription de ce médicament pendant la grossesse », le laboratoire n'a pas à en assumer les conséquences financières. Il refuse donc de donner suite aux premiers avis communiqués par l'Oniam, l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux. Guillaume Leroy, président de Sanofi, a tenu à rappeler que le laboratoire avait toujours fait preuve « de bonne foi, de proactivité et de transparence » dans la gestion de cette crise. Des propos qui passent mal aux yeux de l'Apesac, association des victimes de la Dépakine, qui a dénoncé par la voix de son avocat, Mr Charles Joseph-Oudin, une « position prévisible mais néanmoins scandaleuse ». L'avocat a précisé que contrairement à ce qu'affirmait Sanofi « les procédures judiciaires et l'Oniam convergeaient pour retenir la responsabilité du laboratoire. »

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