Nouvelle plainte contre Mylan

Dans un court et technique communiqué de presse paru ce matin, le géant pharmaceutique français a annoncé avoir intenté une action en justice devant le tribunal de district du New Jersey, aux États-Unis. Il s'agit d'une action pour contrefaçon, car Sanofi reproche à Mylan d'avoir, mi-septembre dernier, déposé une demande d'approbation de nouveau médicament pour une insuline glargine présentée sous forme de stylo injecteur prérempli et en flacon.

Or, dans sa demande d'approbation, Mylan avait fait figurer une certification dite « paragraphe IV », qui contestait tous les brevets de Sanofi répertoriés dans l'Orange Book de la FDA, pour les produits Lantus et Lantus Solo Star, à savoir les produits concurrents du médicament pour lequel il demandait l'autorisation de mise sur le marché auprès de la Food & Drugs Administration. Cette action en justice nouvelle va indéniablement renforcer les tensions et le climat d'hostilité qui existe déjà depuis avril dernier entre le laboratoire américain et le laboratoire pharmaceutique français.

Les pratiques illégales de Mylan

En effet, en avril 2017, Sanofi avait déjà attaqué Mylan en justice pour pratiques commerciales illégales. Sanofi soupçonnait Mylan d'avoir tenté illégalement de favoriser son stylo injecteur anti-allergique EpiPen, au détriment du produit concurrent commercialisé par Sanofi, Auvi-Q. Ces deux produits antihistaminiques étaient indiqués dans les cas d'allergies sévères chez les adultes et surtout chez les enfants.

Mylan avait à l'époque consenti des « rabais sans précédent », selon l'expression utilisée alors par Sanofi, pour évincer Auvi-Q du marché. Après y être parvenu grâce aux prix extrêmement bas pratiqués, Mylan avait subitement remonté ses tarifs, provoquant une flambée des prix qui avait créé une vive polémique.

Par ailleurs, Mylan avait aussi présenté EpiPen comme un médicament innovant, ce qu'il n'était pas compte tenu de l'antécédence des brevets déposés par Sanofi. Mylan avait dû, à ce titre, payer une amende de 465 millions de dollars aux autorités américaines. D'autres enquêtes sont encore en cours d'instruction sur les pratiques commerciales du laboratoire américain.