Sale journée pour Vivendi

Sale journée pour Vivendi

Vivendi a publié ce matin des résultats très décevants, avec un bénéfice net en baisse de 33,8 % au dernier trimestre. Au même moment, on apprenait que le parquet de Milan ouvrait une enquête sur Vincent Bolloré pour soupçons de manipulation de marché.

Publié le 24-02-2017 par Laurent Baquista

Deux tempêtes au même moment

 

Le groupe français de médias et de divertissements connaît aujourd'hui, vendredi 24 février, une journée noire, « atra dies » pourrait-on dire comme le poète Ovide, en cette langue latine qui vaut à Vivendi son nom. La journée a en effet commencé par la publication des résultats économiques et financiers du groupe et de ses filiales, et ces derniers sont on ne peut plus décevants. Elle s'est immédiatement poursuivie par une annonce du parquet de Milan, officialisant l'ouverture d'une enquête contre le président de son conseil de surveillance, Vincent Bolloré, pour soupçons de manipulation de marché dans le cadre de l'opération de prise de participation du groupe français au capital de celui de la famille Berlusconi, Mediaset.


Des résultats très décevants

 

Sur le plan des résultats, le bénéfice net ajusté de Vivendi progresse de 8,4 % sur l'ensemble de l'exercice, à 755 millions d'euros, mais dégringole de 33,8 % sur le seul dernier trimestre de 2016. Son Ebitda perd 200 millions en un an, passant de 924 à 724 millions d'euros, bien en-dessous des attentes les moins enthousiastes des analystes, qui tablaient sur un résultat opérationnel courant de 841 millions d'euros. Le chiffre d'affaires du groupe français spécialisé dans la musique, le spectacle, la télévision et les jeux vidéo ne progresse quant à lui que très faiblement, avec une hausse de 0,5 %, et n'atteint que 10,8 milliards d'euros.

Le groupe est principalement plombé par les pertes enregistrées par Canal+, qui s'élèvent à 399 millions d'euros, suite à l'hémorragie d'abonnés. La chaîne cryptée a en effet perdu 416 000 fidèles dans la seule année 2016. 


Dans le viseur de la justice italienne

 

De l'autre côté des Alpes, à la suite de l'enquête préliminaire ouverte en décembre dernier, le parquet de Milan a entamé une procédure d'enquête à l'encontre de Vincent Bolloré. La justice italienne a l'air de considérer que les méthodes traditionnellement utilisées par l'homme d'affaires finistérien s'apparentent à des manipulations du marché.

Vincent Bolloré avait en effet mis en oeuvre son schéma habituel de « grignotage » pour accroître la participation de Vivendi dans le groupe de médias italien fondé par Silvio Berlusconi, Mediaset. Avec seulement 3 % de parts dans le capital de Mediaset au début de l'opération, Vivendi est monté rapidement en capital à la faveur d'achats répétés sur les marchés, jusqu'à parvenir à contrôler près de 30 % de la société italienne.

 

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