Saint-Gobain en difficulté dans le rachat de Sika

Saint-Gobain en difficulté dans le rachat de Sika

Le tribunal cantonal de Zoug empêche la prise de contrôle du groupe suisse par Saint-Gobain, en refusant de se prononcer sur la limitation des droits de vote.

Publié le 24-03-2015 par Guilhem Baier

Limitation des droits de vote

 

Le Président de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, avait pu pendant quelques semaines se féliciter d'avoir réussi un coup splendide. En rachetant SWH, la holding Schenker-Winkler (SWH), celle de la famille propriétaire du groupe Sika, le géant français des matériaux et du verre avait fait main basse sur seulement 16% du capital, mais sur 52% des droits de vote.

Se sentant lésés, comme tout actionnaire minoritaire, les membres du conseil d'administration de Sika avaient décidé d'une limitation des droits de vote en appliquant à SWH les mêmes règles qu'aux autres actionnaires, ce qui ramenait cette dernière à 2,5%, au lieu des 52% initiaux. Pour Saint-Gobain, cette décision transforme le coup du siècle en un fiasco potentiel, et menace la faisabilité de l'opération.

 

 

La question et l'espoir restent entiers

 

Le Tribunal du Canton de Zoug, saisi par Schenker-Winkler Holding, a refusé de se prononcer contre cette procédure de limitation. Les membres du conseil d'administration de Sika jubilent donc depuis, en insistant sur le fait que « cette décision ouvre la voie à la réduction des droits de vote de SWH. En rachetant SWH, Saint-Gobain pourrait prendre 16% du capital mais pas le contrôle de l'entreprise ».

Cette décision de justice est indéniablement une menace pour Saint-Gobain, qui pourrait bien passer à côté de la bonne affaire que le groupe pensait réaliser. Toutefois, comme le précisent les avocats de SWH, la décision du Tribunal du Zoug ne préjuge en rien de la question centrale posée par cette affaire : le conseil d'administration de Sika est-il en droit de réduire les droits de vote ? Sur ce fait, le tribunal a refusé de se prononcer, ce qui laisse à SWH plusieurs options, dont celle de poursuivre en justice les administrateurs. C'est son principal espoir pour réaliser son opération, et donc aussi celui de Saint-Gobain.

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