Safran sous le coup d'une enquête de Bruxelles

Safran sous le coup d'une enquête de Bruxelles

La Commission Européenne aurait ouvert une enquête sur la maintenance aéronautique, selon le Financial Times. Le motoriste français Safran fait partie des entreprises soupçonnées de pratiques commerciales illégales dans le domaine.

Publié le 12-10-2015 par Bertrand Dampierre

Enquête initiée

 

Selon le très sérieux journal britannique The Financial Times, la Commission Européenne, dans le cadre de sa lutte contre les pratiques commerciales douteuses et les situations de monopoles, aurait ouvert une enquête sur le secteur de la maintenance aéronautique. La question que se poserait la Commission est simple : les motoristes forceraient-ils les compagnies aériennes à souscrire auprès d'eux des contrats de maintenance pour les moteurs qu'ils fabriquent. Deux entreprises seraient particulièrement visées par cette procédure, qui n'en serait qu'à un stade préliminaire : l'anglais Rolls Royce, pour son moteur Trent XWB qui équipe l'A350 d'Airbus, et Safran, pour son moteur CFM56, construit en partenariat avec General Electric, qui équipe les nouvelles versions des Boeing 737.

 

 

Les motoristes forceraient la main des compagnies

 

Depuis quelques années, les compagnies aériennes semblent en effet se plaindre de contrats de maintenances et d'entretien très restrictifs, qui les obligent à faire appel aux services d'un équipementier unique. La conséquence évidente est que les prix de ces prestations de maintenance sont élevés, et qu'elles ne peuvent les faire baisser en faisant jouer la concurrence. Les motoristes, comme Safran et Rolls-Royce, auraient en effet tendance à obliger les compagnies à faire appel à des entreprises tierces mandatées par eux-mêmes, avec lesquelles ils partagent en exclusivité données et informations concernant leurs produits.

La Commission a refusé de s'étendre sur ces révélations du journal financier, mais un porte-parole a confirmé qu'elle s'intéressait de près à la situation de concurrence dans le domaine de la maintenance des moteurs d'avions et des pièces de rechange pour les avions de ligne. De son côté, le motoriste français a confirmé être « dans le processus de réponse et qu'il coopérerait dans le cadre des efforts de la Commission européenne pour comprendre l'industrie de l'aviation ».

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