Rome veut mettre Vivendi à l'amende

Rome veut mettre Vivendi à l'amende

L'Italie a lancé une procédure contre Vivendi, au motif que le groupe français n'a pas notifié aux autorités italiennes qu'il exerce un contrôle de fait sur Telecom Italia. La procédure pourrait se solder par une amende.

Publié le 28-09-2017 par Laurent Baquista

Amende en vue

 

Dans la journée de jeudi, une commission gouvernementale s'est réunie à Rome pour statuer à nouveau sur le cas Vivendi. Détenant désormais 24 % du capital de l'opérateur téléphonique transalpin Telecom Italia, Vivendi est, aux yeux du gouvernement et de la justice italiens, dans une position d'actionnaire principal qui lui permet de contrôler l'opérateur. Or, selon Rome, Telecom Italia est considéré comme une entreprise stratégique qui ne peut être contrôlée par un groupe étranger. Toujours du point de vue du gouvernement italien, Vivendi aurait omis de signaler cette situation de contrôle de fait aux autorités réglementaires, celle qui régule les marchés financiers, celle qui a en charge le secteur des télécommunications, ainsi que celle qui s'occupe de la concurrence. 


Vivendi conteste toujours

 

Cela pourrait coûter cher à Vivendi, puisque la commission réunie hier a annoncé en fin de soirée qu'elle avait décidé d'ouvrir une procédure pouvant déboucher sur une possible amende. Même si la commission n'a pas dévoilé le moindre chiffre concernant le montant possible de cette sanction financière, celui de 300 millions d'euros circulait la semaine dernière.

Pourtant, le groupe français de médias, de contenus et de divertissements continue de nier être en situation d'exercer un contrôle sur l'opérateur historique italien. Il en veut pour preuves qu'il demeure sous le seuil des 25 % du capital et que la vice-présidence de Telecom Italia est toujours assurée par Giuseppe Recchi, qui a d'ailleurs en charge tous les actifs stratégiques liés à la sécurité et à la défense de la péninsule.


Une nomination sujette à controverses

 

Malheureusement pour Vivendi, Telecom Italia a pris aujourd'hui une décision qui ne plaidera pas en sa faveur, en nommant comme nouvel administrateur du groupe un ancien dirigeant de Vivendi, en lieu et place de Flavio Cattaneo, contraint au départ pour incompatibilité avec le groupe dirigé par Vincent Bolloré.

Il s'agit d'Amos Genish, ancien responsable de la convergence chez Vivendi et actuellement en charge des opérations chez Telecom Italia. L'administrateur maison choisi par Telecom Italia est donc plus un homme de Bolloré qu'un pur produit de l'entreprise italienne.

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