Rolls Royce supprime 2600 emplois

Rolls Royce Motor

Le fabricant de moteurs pour l'aéronautique et l'aérospatiale va procéder à des réductions massives d'effectifs. Les ingénieurs sont les plus visés.

Publié le 05-11-2014 par Aglaé Derouen

De la conception à la production

 

Rolls Royce avait ces dernières années consacré d'importants efforts à la recherche et au développement. Il s'agissait en effet pour le motoriste de disposer d'importantes équipes d'ingénieurs pour mener à bien la conception et la réalisation des  moteurs Trent 100 et Trent XWB, qui équipent les avions de ligne gros porteurs de Boeing et d'Airbus, le Boeing 787 et l'Airbus A380. Entrés dans la phase de production, ces programmes nécessitent désormais plus d'équipes opérationnelles que d'ingénieurs.

C'est pour cette raison que Rolls Royce va supprimer 2600 emplois dans les 18 prochains mois. Le groupe pense que ces mesures, qui ne seront peut-être pas les dernières, d'ailleurs, vont contribuer à restaurer sa rentabilité et améliorer ses résultats. En effet, le motoriste a annoncé que ces résultats 2014 devraient être inférieurs d'environ 4 % à ceux de l'an passé, et que, pour la première fois depuis 10 ans, le volume de ses ventes ne serait pas en croissance.

 

 

Un rendez-vous manqué

 

En effet, Rolls Royce souffre d'une conjoncture économique morose, que la firme impute principalement aux sanctions économiques prises contre la Russie par la communauté internationale dans le cadre du conflit ukrainien, ainsi que des contremesures de rétorsions du Kremlin.

Mais il ne faut pas sous-estimer un autre facteur tout aussi important. Si le secteur de l'aviation civile et de la construction aéronautique ont actuellement le vent en poupe, c'est principalement grâce à l'essor des compagnies low-cost dans le monde, et en particulier dans les pays émergents, au premier rang desquels on trouve la Chine et l'Inde. Or, ces compagnies commandent essentiellement des avions moyens courriers monocouloirs, dans des versions aux motorisations plus économes. Or, sur ce segment des moteurs peu consommateurs de kérosène, Rolls Royce a laissé le champ libre à Pratt et Whithney ou à Snecma, qui, eux, voient leurs carnets de commandes grossir sans cesse. Rolls Royce a peut-être en cela manqué un rendez-vous capital avec le marché.

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