Régulation d'internet : Facebook demande de l'aide

Régulation d'internet : Facebook demande de l'aide

Non, Facebook ne peut pas prendre seul en charge la régulation d'internet. Mark Zuckerberg, son emblématique patron, a donc décidé de demander l'aide des États dans une tribune publiée dimanche 31 mars dans plusieurs journaux en Europe et aux États-Unis.

Publié le 01-04-2019 par Esther Buitekant

Une méthode inédite


Mark Zuckerberg, le CEO de Facebook, a surpris tout le monde dimanche en signant une tribune dans quatre quotidiens européens et américains. Le patron du réseau social appelle non seulement à une meilleure régulation des plateformes mais demande surtout l'appui et l'engagement des gouvernements pour aider Facebook et les autres géants du net à y parvenir. Diffusée en France dans le Journal du Dimanche, la tribune de Mark Zuckerberg appelle à changer les règles qui régissent internet « afin de définir clairement les responsabilités des personnes, des entreprises et des gouvernements. » Fréquemment mis en cause Facebook, géré en France par Susan Taylor, admet aujourd'hui ses erreurs : « Nous ajustons sans cesse nos règles avec des experts, mais compte tenu de notre échelle, nous ferons toujours des erreurs et prendrons des décisions avec lesquelles les gens ne seront pas forcément d'accord. »


Les propositions de Mark Zuckerberg


Dans sa tribune, Mark Zuckerberg fait plus qu'appeler à l'aide, il formule des propositions concrètes. Le PDG de Facebook a ainsi proposé « 4 idées pour réguler internet », des idées qui concernent les sujets sur lesquels le réseau social est le plus souvent pointé du doigt : la gestion des contenus violents et haineux, la politique de protection des données personnelles, les problèmes d'interférences électorales et la portabilité des données. Mark Zuckerberg appelle notamment à l'établissement de « standards communs » à l'échelle mondiale afin d'aider Facebook à déterminer ce qu'est un contenu haineux ou une publicité politique : « Une idée pourrait être de confier à des organismes tiers le soin de définir des standards sur la diffusion des contenus violents et haineux, et d'évaluer les entreprises sur la base de ces standards. » Sur la question de la vie privée, le co-fondateur de Facebook estime « qu'il serait bon pour Internet que davantage de pays adoptent une réglementation telle que le RGPD comme cadre commun. » Enfin, concernant la portabilité des données, Mark Zuckerberg rappelle son soutien « à un format standard de transfert de données, ainsi que le projet open source Data Transfer Project » mais précise que « cela exige des règles claires sur qui est responsable de la protection de l'information lorsqu'elle passe d'un service à l'autre. » La mise en place d'une politique commune et une implication plus forte des gouvernements sont au coeur de la tribune de Mark Zuckerberg qui termine en précisant que ces règles ne sont pas des entraves mais au contraire un véritable espace de liberté : « Les règles régissant Internet ont permis à une génération d'entrepreneurs de créer des services, qui ont changé le monde et créé beaucoup de valeur dans la vie des gens. »

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