Qui va reprendre STX France ?

Qui va reprendre STX France ?

Le chantier naval nazairien se porte à merveille. Mais son actionnaire coréen est si mal en point qu'il faut en urgence trouver un repreneur pour STX France.

Publié le 08-09-2016 par Bertrand Dampierre

Inversion des rôles

 

Voici quelques années, STX, le groupe coréen, sauvait du naufrage le chantier naval de Saint-Nazaire. Aujourd'hui, la situation se trouve inversée. STX France se porte comme un charme, enchaînant les lancements à succès de navires gigantesques, les prouesses technologiques, et accumulant les commandes de navires. Alors que son actionnaire coréen est aux abois.

Pour se refaire, ce dernier compte justement sur la cession de son nouveau fleuron, dont il est coactionnaire avec l'État français. Il souhaite donc céder les 66 % qu'il détient dans le capital de STX France, afin de se renflouer et d'éviter la liquidation qui le menace, car il est en situation de cessation de paiement. Bien entendu, en tant que coactionnaire, l'État français aura son mot à dire sur le repreneur, et Michel Sapin, nouveau ministre de l'Economie et des Finances, surveille de près le dossier, « dans le but de conforter le développement du chantier STX et ses perspectives de plan de charge », comme il le dit lui-même.

 

Deux repreneurs en lice

 

Actuellement, selon des sources proches du dossier, deux repreneurs se seraient manifestés. Tout d'abord un consortium européen, qui disposerait d'un véritable savoir-faire industriel. Ce repreneur potentiel, dont l'identité est toujours secrète, aurait la préférence du gouvernement, ainsi que des élus locaux, en raison de son expérience et de sa solidité, ainsi que de la présence dans le consortium d'un industriel du secteur de la construction navale.

L'autre repreneur, qui s'est fait connaître plus tardivement, serait un acteur issu, quant à lui, du monde de la finance. Probablement un fonds d'investissement, intéressé par les perspectives de croissance durable offertes par le chantier naval nazairien. Mais il semblerait qu'un acteur financier ne soit guère du goût de l'État, qui exerce son droit de regard sur la cession, en vertu du pacte d'actionnaire qui le lie au groupe coréen. Ce pacte stipule en effet que STX Offshore & Shipbuilding ne peut procéder à une cession de ses parts dans STX France sans l'accord formel de l'État.

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