Afflux de commandes

Les achats de véhicules ont repris dans la Zone Euro et en France, et PSA en tire profit. Les commandes pour les Peugeot 2008, les Citroën C4 et les DS4 ont notamment beaucoup progressé. Pour faire face à cet afflux de demandes, PSA, qui a souhaité réduire au maximum ses stocks dans le cadre de son plan de transformation « Back in The Race », va devoir augmenter ses capacités de production dans son usine de Mulhouse, où sont fabriqués ces modèles, la deuxième usine française du constructeur des marques au lion et au chevron.

Le groupe a donc annoncé dans un communiqué de presse qu'il allait temporairement recréer une équipe du week-end dans cette usine qui emploie 7000 personnes. Le site de Mulhouse, dans le cadre du plan de transformation du groupe, était passé à une seule ligne d'assemblage au lieu de deux, de façon à saturer l'outil de production pour dégager de nouvelles économies. Or, cette ligne est tellement saturée qu'il devient nécessaire de la faire fonctionner également le week-end, pour fabriquer tous les modèles en commande.

Recours massif à l'intérim

PSA va donc pour cela devoir créer 950 postes supplémentaires à compter de janvier 2016. Les salariés travailleront 24 heures, en étant payés 35 comme il s'agit d'un travail du week-end. Tout ceci pourrait apparaître comme une excellente nouvelle, mais il ne faut pas occulter le fait que ces créations de postes vont avant tout passer par le recrutement d'intérimaires. Comme l'a précisé le constructeur automobile dans son communiqué de presse, « environ 750 postes d'intérimaires seront ainsi créés, le solde étant couvert par la mobilité interne ». Il s'agit donc d'emplois précaires, qui n'ont peut-être pas vocation à devenir pérennes, malgré les 400 millions d'euros qui seront investis dans l'usine prochainement, pour y fabriquer aussi une nouvelle grande berline Peugeot, et le très prometteur SUV de la marque DS.

Gloablement, les syndicats sont assez mitigés concernant cette nouvelle. L'Alliance FO/CFTC/CFE-CGC se réjouit, mais regrette l'appel massif aux intérimaires au détriment du volontariat auprès des salariés actuels. Quant à la CGT, elle souligne que cette décision n'est que la conséquence du passage à une seule ligne d'assemblage, qui a empêché l'usine de Mulhouse de produire 3000 voitures supplémentaires par mois. En somme, cette équipe du week-end n'est créée que pour compenser un retard dans la production qui aurait pu être évité en conservant deux lignes d'assemblage.