Prix alimentaires : négociations explosives entre la grande distribution et les fournisseurs

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La loi visant à garantir une juste rémunération des agriculteurs introduit de nouvelles contraintes dans les négociations annuelles entre distributeurs et fournisseurs de marques nationales. La tension, aggravée par le contexte inflationniste, fait craindre un bras de fer particulièrement long et dur. Alors que la question du pouvoir d'achat est au coeur des préoccupations des Français et de la campagne présidentielle, le dossier est explosif : Décryptage.

Publié le 26-01-2022 par Giulietta Gamberini

Le rituel se répète chaque année. Entre le début de l'automne et la fin de l'hiver, les grands distributeurs et leurs fournisseurs négocient les tarifs et les conditions générales de vente des produits des marques nationales proposés en rayons. Ces négociations sont régies en France par la loi, qui exige la signature, sous peine d'amende, d'une convention générale de vente avant le 1er mars. Chaque acteur espérant préserver ou même augmenter ses marges, elles sont toujours tendues. Elles le sont cette année plus que jamais. Deux facteurs aggravent la pression sur l'ensemble des parties autour de la table : la loi Egalim 2 et l'inflation.

Adoptée par le Parlement en octobre 2021, Egalim 2 introduit une nouvelle contrainte de taille pour les conventions signées après le 1er janvier 2022 : elle rend non négociables la part des tarifs des industriels correspondant aux coûts des matières premières agricoles, à leur tour découlant de contrats souscrits entre l'agriculteur et son premier acheteur pour au moins trois ans. Trois options sont offertes aux fournisseurs pour déclarer ces coûts. L'objectif est de garantir aux agriculteurs une "juste rémunération", en complétant la "loi alimentation", dite "Egalim", de 2018, qui n'y était pas parvenue.

L'inflation record des derniers mois, elle, pèse sur tous les maillons de la chaîne, et vient compliquer la mise en œuvre déjà délicate de cette loi exigeante adoptée juste à la veille des négociations annuelles. Sans compter la crise sanita

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