La SNCF déjà fortement marquée par les grèves

Le déconfinement ne suffira pas à la SNCF pour redresser la barre. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche le 14 juin, le président de l'entreprise ferroviaire publique française Jean-Pierre Farandou a évoqué une perte de chiffre d'affaires qui pourrait atteindre 4 milliards d'euros, ' le TGV à lui tout seul en représentant la moitié', a-t-il indiqué. Une somme colossale qu'il convient d'ajouter au milliard d'euros de pertes déjà enregistré depuis décembre dernier en raison des grèves contre la réforme des retraites. 'Nous avons aussi enregistré des manques à gagner importants sur les trains de la vie quotidienne. Seul le fret a plutôt bien résisté, avec un taux d'activité supérieur à 60 % », a déclaré M. Farandou. La reprise progressive du trafic est source de dépenses supplémentaires pour la SNCF qui engage des coûts fixes conséquents pour faire circuler des trains qui ne font pas le plein. 

La difficile reconquête des clients

Et si les réservations redémarrent timidement pour l'été, le challenge est immense pour la SNCF. Pour séduire, l'entreprise sait qu'elle doit proposer des prix plus bas qu'à l'accoutumée. 'Nous venons de lancer une grosse campagne de promotion proposant 3 millions de billets à moins de 49 euros. Nous doublons, de 15% à 30%, notre offre de petits prix par rapport à ce que l'on faisait l'année dernière au même moment.', a expliqué le président du groupe au JDD. Pour juillet, le groupe enregistre 20% de réservations et autour de 8% pour le mois d'août. 'on reste très loin de la rapidité du redémarrage observé après une grève', confesse Jean-Pierre Farandou.