Pourquoi TotalEnergies ne veut pas quitter la Russie, contrairement aux autres pétroliers occidentaux

Total en avance sur le planning pour le 2e train de gnl a yamal

TotalEnergies a-t-il trop misé sur la Russie ? Malgré le coup de pression de Bruno Le Maire, qui a pointé mardi le problème éthique que soulevait la présence de grandes sociétés françaises au capital d'entreprises d'hydrocarbures russes en temps de guerre, la major pétrolière et gazières tricolore ne compte pas se désinvestir du géant gazier russe Novatek. Et pour cause, les projets qu'elle porte avec ce dernier dans le gaz naturel liquéfié (GNL) touchent au coeur même de sa stratégie de long terme. Mais l'escalade des tensions pourraient finir par l'obliger à quitter le navire. Analyse.

Publié le 06-03-2022 par Marine Godelier

Alors que les bombes pleuvent sur l'Ukraine et que les sanctions européennes et américaines se multiplient pour asphyxier l'économie russe, la guerre bouleverse aussi le monde de l'énergie. Et fait monter la pression sur les majors pétrolières et gazières occidentales, historiquement présentes en Russie pour en exploiter les hydrocarbures.

Y compris sur le groupe français TotalEnergies, qui a largement misé sur le pays de Vladimir Poutine pour développer sa stratégie dans le gaz naturel liquéfié (GNL). Après 2014 et l'annexion russe de la Crimée, la multinationale tricolore avait déjà tout fait pour mener à bien, coûte que coûte, le projet Yamal LNG d'extraction de GNL dans le nord de la Russie, malgré les sanctions occidentales.

Tandis que le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, pointe désormais le « problème de principe à travailler avec toute personnalité politique ou économique proche du pouvoir russe », et affirmé mardi qu'il allait « en discuter avec le président de Total », ce dernier ne compte pas se désengager de si tôt. Et se contente de promettre qu'« il n'apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie ».

Désinvestissements en chaîne

Mais dans cette stratégie, TotalEnergies se trouve bien isolé. Car la plupart des grands groupes pétroliers occidentaux ont affirmé se retirer du jour au lendemain du pays de Vladimir Poutine, après son offensive du 24 février. Les Britanniques BP et Shell, d'abord, qui ont respectivement annoncé les 27 et 28 février leur

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