Pour ou contre : les Bourses sont-elles entrées dans un nouveau cycle baissier ? Eric Galiègue (Valquant) face à Frédéric Rollin (Pictet Asset Management)

POUR CONTRE Rollin Galiegue

LE DEBAT DE LA TRIBUNE. Avec la guerre en Ukraine, les marchés actions ont violemment décroché avant de se reprendre peu à peu. Face à un conflit jugé sans précédent en Europe, qui entraîne notamment les prix de l’énergie à des sommets, alimentant encore un peu plus l’inflation, les Bourses se montrent paradoxalement résilientes, après une année 2021 exceptionnelle qui a propulsé les principaux indices à des records. Myopie des marchés ? Ou au contraire preuve que les fondamentaux de la croissance ne seront que temporairement écornés par la crise géopolitique ? L’avis d’Eric Galiègue, président de Valquant Expertyse, et de Frédéric Rollin, stratégiste chez Pictet Asset Management.

Publié le 08-04-2022 par Eric Benhamou

"Les marchés ont plus peur de Powell que de Poutine" : cette formule d'un gérant résume bien le sentiment aujourd'hui des investisseurs. Le coup de froid sur les Bourses de ces deux derniers jours sur fond de ligne dure prônée par la banque centrale américaine (Fed) dans sa lutte contre l'inflation, le montre à nouveau. Et ce, alors que la perspective d'un long conflit en Ukraine avait plutôt laissé jusqu'ici de marbre les marchés actions.

Il est vrai que, traditionnellement, les marchés actions ne sont guère troublés par les crises géopolitiques, même les plus graves. Après un épisode de forte volatilité plus ou moins long, ils retrouvent leur trajectoire d'avant-crise. La guerre en Ukraine est un nouvel exemple. Plus d'un mois après l'invasion du pays par les troupes russes, et avant la publication ce mercredi du compte rendu de la réunion des banquiers centraux de la Fed, confirmant l'accélération du rythme des hausses des taux et d'une réduction de son bilan, les Bourses avaient finalement pas trop mal encaissé le choc de l'agression russe.

Le CAC avait même repris  presque 10 % sur le mois de mars pour flirter à nouveau avec les 6.700 point, soit un recul de moins de 7% depuis le début de l'année. Les analystes et les entreprises tardent même à revoir à la baisse leurs prévisions pour 2022, rendant ainsi presque attractif le marché actions, désormais valorisé entre 13 et 14 fois les bénéfices estimés pour cette année. Et puis, qui se risquerait d'aller chercher du risque

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