Une décision injustifiée

Selon des informations révélées par la CGT juste avant le comité central d'entreprise qui doit se tenir cette après-midi, le groupe PSA envisagerait de supprimer encore 2 000 postes, sous forme de départs volontaires et anticipés, sans aucun licenciement sec. Il s'agirait alors de la quatrième année consécutive où le constructeur automobile français sacrifie des personnels, sur l'autel d'une amélioration de la rentabilité.

Dans un communiqué de presse publié ce matin, les représentants de la CGT au sein du groupe PSA ont vivement réagi : « Ce quatrième plan de 2 133 suppressions d'emploi sous forme de préretraite et de départs de moins en moins volontaires est inacceptable et totalement injustifié », ont-ils déclaré.

Il leur paraît l'être d'autant moins que, pour la première fois depuis 5 ans, les comptes de PSA sont repassés dans le vert, et que le groupe est devenu le premier constructeur automobile français en nombre de véhicules vendus dans le monde.

Départs volontaires et anticipés

Les suppressions d'emplois devraient prendre la forme de départs volontaires et de départs en retraite anticipés. Dans la langue que parle la direction de PSA, cela revient à convaincre au moins 1 025 collaborateurs d'opter pour une « mobilité externe sécurisée », autrement dit un départ volontaire vers un autre employeur, ou pour mener à bien un projet de reconversion ou de reclassement.

La direction compterait aussi sur au moins 983 « congés seniors », ce dispositif qui permet aux salariés de quitter le groupe plusieurs années avant la retraite, et de toucher, parfois pendant 5 ans, 75 % de leur rémunération brute avant de percevoir leur retraite.

Par ailleurs, ce qui alimente également le mécontentement syndical, c'est qu'un voile opaque semble être tombé sur la question des embauches. Une incertitude plane donc sur les intentions autrefois affichées par Carlos Tavares de recruter 1 000 personnes en CDI d'ici à 2019, et de procéder à l'insertion de 2 000 jeunes dans le groupe, via l'apprentissage et les contrats de professionnalisation.